XERFI vient de publier une étude approfondie, après plusieurs semaines d'enquêtes et d'analyses, sous le titre :
« Le marché de la nutrition médicale - Prévisions 2016. Paysage concurrentiel et axes de développement des opérateurs ».
Auteur de l'étude : Rémi Vicente
Quelques-uns des principaux enseignements de cette analyse de 150 pages
Le marché de la nutrition médicale fait preuve d'une grande vitalité.
Les ventes de produits de nutrition orale et entérale en France ont ainsi augmenté de 4,8% en 2013 à 285 millions d'euros, soit une croissance de 6,8% en moyenne par an sur la période 2010-2013.
Et les experts de Xerfi prévoient une hausse de 5% des ventes de produits de nutrition clinique en 2015 et en 2016 à 325 millions d'euros.
La vitalité de ce marché de niche repose sur les perspectives de vieillissement de la population et d'augmentation des maladies chroniques, ainsi que sur les politiques de prévention et de dépistage favorables à la prise en charge nutritionnelle. Principal bénéficiaire de cette prise en charge, la nutrition orale a constitué le segment le plus dynamique, avec une croissance de 5,6% en volume en 2013, contre 2,7% pour les produits de supplémentation par voie entérale.
Les pressions tarifaires pèseront sur l'attractivité du marché
Dans le cadre des mesures de réduction des dépenses de santé, le CEPS (Comité économique des produits de santé) a décrété fin 2013 une baisse de 3% de l'ensemble des prix et des tarifs des produits de nutrition inscrits à la LPPR (liste des produits et des prestations remboursables).
Cette mesure aura un fort impact sur le dynamisme des ventes en année pleine.
Selon les estimations Xerfi, le marché progressera de seulement 3,5% en 2014 pour retrouver son rythme de croisière en 2015 - 2016.
Les opérateurs misent sur l'innovation...
Pour répondre à des besoins de plus en plus spécifiques, les fabricants élargissent leurs lignes de produits.
La mise sur le marché de produits innovants ou encore la consolidation de la position sur certains territoires constitueront désormais des relais de croissance pour les principaux acteurs.
Lactalis Nutrition Santé a par exemple étendu la palette de saveurs de sa boisson hyperprotéinée et hypercalorique Effimax avec un goût de fraise.
Les opérateurs devront également composer avec la « médicalisation » du marché, notamment par la réalisation d'études cliniques pour démontrer l'apport thérapeutique de leurs produits et ainsi obtenir une tarification en nom propre dans la LPPR, plus avantageuse. C'est le cas de Oral Impact de Nestlé, pris en charge sous nom de marque jusqu'en 2015.
Le marché de la nutrition médicale prendra une orientation clairement « thérapeutique ».
Si les acteurs historiques de la santé présents sur le marché (Abbott, Baxter, B. Braun et Fresenius) sont naturellement armés pour répondre à une telle orientation, cela est moins évident pour les groupes agroalimentaires, Nestlé, Danone et Lactalis.
A titre d'exemple, Danone compte se désengager de cette activité pour se recentrer sur son coeur de métier, malgré une marge opérationnelle de 18% pour sa division contre 14,2% pour l'ensemble du groupe en 2013.
Parmi les candidats intéressés par l'acquisition de l'activité nutrition médicale de Danone figurent l'Allemand Fresenius et Nestlé.
Contrairement au géant français de l'agroalimentaire, le groupe suisse souhaite, lui, se renforcer sur le marché de la nutrition clinique.
En tout état de cause, le rachat de l'activité de Danone va entraîner une reconfiguration profonde du paysage concurrentiel.
... et structurent leur R&D
Parallèlement, les opérateurs déploient de moyens de plus en plus importants en termes de R&D.
Après avoir fondé Nestlé Institute of Health en 2011, Nestlé consolide ses capacités d'innovation en rachetant les Américains Acera, spécialisé dans les besoins diététiques des malades d'Alzheimer, ou Pamlab, qui développe des produits pour les patients atteints de déficiences cognitives.
Pour plus d'informations sur cette étude
Santé & Seniors : actualité santé pour les personnes âgées