Les Français consomment, 19 fois plus de vasodilatateurs qu'au Royaume-Uni,
3 fois plus de psychotropes qu'en Allemagne ou au Royaume-Uni, 6 fois plus de médicaments par personne que les Néerlandais.
Or, tout médicament a des effets bénéfiques, mais aussi des effets indésirables. Ils peuvent provenir du médicament lui-même, de son association avec un autre médicament, de son incompatibilité avec le malade ou d'une erreur de prise. Issue du grec (de iatros : médecin et génès : qui est engendré), la iatrogénèse ou iatrogénie signifie littéralement « provoqué par le médecin ». Plus généraliste, elle englobe aujourd'hui, selon le Haut Comité de la Santé Publique qui a fait de la lutte contre l'iatrogénie médicamenteuse un des objectifs de la loi n°2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique « les conséquences indésirables ou négatives sur l'état de santé individuel ou collectif de tout acte ou mesure pratiqués ou prescrits par un professionnel habilité et qui vise à préserver, améliorer ou rétablir la santé ». Elle qualifie ainsi un trouble ou un effet non souhaitable consécutif à l'intervention d'un médecin ou autre professionnel de la santé, qu'il y ait ou non erreur de traitement ainsi que toute pathologie ou manifestation clinique indésirable pour le patient induite par l'administration d'un ou plusieurs médicaments.
L'événement indésirable médicamenteux peut se traduire, notamment pour le patient : par l'aggravation de la pathologie existante, l'absence d'amélioration attendue de l'état de santé, la survenue d'une pathologie nouvelle, l'altération d'une fonction de l'organisme, une réaction nocive due à la prise d'un médicament.
L'étude EMIR (Effets indésirables des Médicaments : Incidence et Risque), conduite en 2006 et 2007 par le Réseau des centres régionaux de pharmacovigilance et portant sur les hospitalisations provoquées par des accidents médicamenteux en France, concluait que « 3,60 % des hospitalisations étaient dues à des effets indésirables de médicaments » et que la surconsommation médicamenteuse générait près de 150 000 hospitalisations et 13 000 décès par an. Les causes s'avèrent multiples : les médicaments sont prescrits par des médecins différents, généralistes ou spécialistes qui n'ont pas forcément accès à la vision globale des thérapeutiques envisagées. Les ordonnances sont parfois anciennes, multiples et méconnues par le patient. Des chiffres alarmants toujours d'actualité qui ont incité le Pôle Santé Saint-Jean dans les Alpes-Maritimes, pionnier dans ce domaine, à répondre à ce véritable enjeu de santé publique par le lancement au 2ème semestre 2013 d'une application mobile innovante afin de sensibiliser les français aux dangers d'exposition à un surdosage médicamenteux. Le choix du support a été justifié par le marché en plein essor de la mobilité (40% de progression par an) : 24 millions de français étant détenteurs d'un smartphone dont parmi eux, 44,4% de mobinautes actifs (source Comscore-Médiamétrie 2013).
Un an après son lancement, l'application temps réel, développée par l'agence azuréenne Wacan, remplit toutes ses promesses. Totalement gratuite, elle a été téléchargée par près de 1600 personnes usagères ou non du Pôle Santé Saint-Jean. Les avis recueillis via réseaux sociaux du Pôle se sont avérés favorables quant à son utilité. L'expérimentation a dans un premier temps été effectuée en phase-pilote au sein du département des Alpes-Maritimes.
Face au succès remporté, le Pôle Santé Saint-Jean envisage d'étendre cette première campagne de sensibilisation au plan régional et national à travers une promotion m-marketing dès juin 2014.
Mode d'emploi de l'appli Saint-Jean
Accessible à tous les usagers et compatible avec tout smartphone (Apple et Androïde), cette application m-santé peut être téléchargée sur l'App Store et Google Play. Grâce au module « mon traitement », l'utilisateur saisit ses traitements et ceux de l'ensemble du foyer : nom du médicament, pilule contraceptive, date de début, date de fin, posologie et heure de prise.
De manière innovante et sécurisée, une alerte automatique est générée aux horaires souhaités et l'exhaustivité des traitements pris peut être transmise par mail à un professionnel de la santé.
Elle permet en cas de problème de se connecter au service d'urgence, de suivre son compte, d'enrichir sa base de données, de localiser des professionnels de santé, d'adresser un mail, comportant notamment ses traitements personnels, au médecin concerné. « L'expérimentation en phase-pilote de l'appli Saint-Jean a démontré que la prévision, l'évaluation des risques, la prévention des maladies ainsi que l'obtention de contre-expertises précoces éliminent des erreurs médicales, évitent des procédures et des actes délétères et inutiles, réduisant en fin de compte les coûts de soins de santé. Nous espérons ainsi aider des milliers de personnes à effectuer de meilleurs choix en ce qui concerne leur santé » a indiqué le docteur Pierre Alemanno, Président du Conseil d'Administration du Pôle Santé Saint-Jean.
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