Après deux ans de crises, les professionnels de santé se montrent fiers de leur activité (94 %) mais aussi fatigués
(83 %). Pour 6 professionnels de santé sur 10, les conditions de travail dans leur secteur ne sont pas satisfaisantes.
Les professionnels de santé se montrent davantage alarmistes vis-à-vis de la situation du système de santé que le grand public, qui fait remonter des inquiétudes réelles mais plus mesurées : quand les premiers sont 60 % à considérer que notre système de santé est en détresse (contre 30 % en population générale), les Français sont plus prompts à parler de fragilisation (46 %).
Parmi les fragilités de notre système de santé révélées par la crise, Français et professionnels de santé s'accordent pour pointer, en première instance, un manque criant de moyens humains (65 % pour les professionnels de santé, 49 % du côté des Français).
D'un point de vue général, les soignants et l'ensemble de la population partagent un niveau de préoccupation élevé concernant le système de santé français, témoignant d'un sentiment de crise systémique :
professionnels de santé en France et l'accompagnement des aînés en situation de dépendance ;
Derrière ces préoccupations, se trouvent des expériences communes marquées par les difficultés d'accès aux soins pour une part non négligeable de la population : 3 Français sur 10 ont déjà renoncé à se faire soigner pour des raisons financières, tandis que 4 sur 10 ont déjà dû renoncer à une consultation médicale en raison de la difficulté à trouver un professionnel de santé là où ils habitent.
Sans surprise, les professionnels de santé (82 %) comme les Français (70 %) jugent que les questions de santé sont insuffisamment traitées dans le cadre de la campagne présidentielle.
Plus inquiétant, huit professionnels de santé sur dix expriment une forme de défaitisme quant à la capacité du politique à changer les choses, considérant que le/la prochain/e président/e de la République ne sera pas en mesure d'améliorer leur ressenti sur leur situation professionnelle.
Pour les Français et les soignants, quatre propositions semblent déterminantes concernant leur choix de vote : le recrutement des professionnels de santé, la revalorisation des salaires des soignants, l'investissement pour le Grand âge, et la réduction des inégalités territoriale d'accès aux soins.
Cette crise appelle également des modes de gestion différents et plus de concertation : 59% des Français souhaitent que le nouveau gouvernement réunisse les acteurs de santé dans le cadre d'Etat généraux, pour répondre à la problématique de l'accès au soin et des déserts médicaux. Ils sont 44% à juger prioritaire l'ouverture d'un débat national sur l'avenir du système de protection sociale.
Révélant une forte attente de concret, les mesures proposées par la FHF (qui représente les hôpitaux et Ehpad publics) font l'unanimité, avec toutefois une priorité accordée à l'augmentation du nombre de médecins et soignants formés chaque année. Parmi les autres mesures plébiscitées par les Français :
Enfin, d'une manière générale, professionnels de santé (79 %) et grand public (84 %) s'entendent sur la nécessité que le financement public soit conditionné à des mesures de régulation fortes.
À ce stade, aucun candidat à la présidentielle ne parvient à convaincre largement la population, et les professionnels de santé se montrent particulièrement méfiants : les niveaux de confiance sont exceptionnellement bas quant à la capacité des candidats à répondre aux enjeux de santé en France. Emmanuel Macron, en tête, convainc à peine un soignant sur trois.
Dans l'ordre, les Français ont confiance pour répondre aux enjeux du système de santé en France en :
Pour Frédéric Valletoux, président de la FHF : « La situation est très préoccupante. On a passé deux ans à gérer l'urgence et tout se passe comme si les candidats voulaient faire l'impasse sur l'après. L'avenir de notre système de santé mérite un débat devant les soignants et les Français. Leurs jugements sur la campagne et la crédibilité des candidats sur la santé en atteste largement. J'espère que le Grand Oral que nous organisons permettra de remettre ce sujet crucial sur la table. Nos blouses blanches ne comprendraient pas que cela ne soit pas le cas. Je me réjouis que tous les candidats aient répondu à notre invitation avec le regret qu'Emmanuel Macron tienne sa conférence de presse au même moment et queJean-Luc Melenchon ait jugé qu'il avait d'autres priorités. Il lui reste 24H pour se libéer et répodre à l'appel du monde de la santé ».
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