Afin d’appréhender les dépenses de santé en Poitou-Charentes et les écarts entre territoires, l’ARS et l’Insee Poitou-Charentes ont réalisé conjointement une étude publiée dans le n°327 de juin 2013 de la revue Décimal (accessible en ligne en suivant ce lien). À l’occasion de la publication de cette étude, François-Emmanuel Blanc, Directeur général de l’ARS, et Didier Blaizeau, Directeur régional de l’Insee Poitou-Charentes organisaient une rencontre avec la presse ce mercredi 26 juin.
Protéger et améliorer la santé des populations en optimisant l’utilisation des moyens humains et économiques disponibles est au cœur des préoccupations de la santé publique. Or, malgré une situation plutôt favorable de la France en matière de santé, des inégalités sociales et territoriales perdurent, tandis que les affections de longue durée se développent, en partie du fait du vieillissement de la population. Afin d’analyser les écarts de dépenses de santé en Poitou-Charentes, et d’en trouver les facteurs explicatifs, une étude a été réalisée par la Cellule d’observation statistique et d’analyse de l’ARS et par l’Insee Poitou-Charentes. L’analyse des résultats de cette étude permet de prendre en compte des facteurs (réalités démographiques, sociales, sanitaires des populations, conditions d’accès aux soins, etc.) qui sont déterminants pour mettre en place des politiques de santé appropriées à chaque département et territoire de santé de Poitou-Charentes.
Les résultats de cette étude font apparaître qu’en 2010 en Poitou-Charentes, les dépenses de soins de ville se sont élevées à 1 070 € par habitant, soit 63 € de moins qu’en moyenne nationale, et 675 € de soins hospitaliers par habitant de Poitou-Charentes, soit 25 € de plus qu’au national. Au niveau infra-régional, on constate également des disparités départementales en termes de dépenses. Ainsi, les habitants de la Vienne, des Deux-Sèvres et, à un degré moindre de Charente, ont des dépenses en soins de ville inférieures à la moyenne régionale, alors qu’en Charente-Maritime, les dépenses tant en soins de ville qu’en soins hospitaliers sont supérieures à cette même moyenne.
Quels facteurs peuvent expliquer les disparités de dépenses de santé sur le territoire régional ?
Le 1er facteur explicatif est la structure démographique, spécifiquement en Charente-Maritime qui présente une population élevée de plus de 65 ans, donc plus sujette à recourir à des soins fréquents, longs et coûteux.
L’état de santé, mesuré à travers les indices comparatifs de mortalité (ICM) et les affections de longues durées (ALD), est un élément explicatif important. En Poitou-Charentes, l’indice ICM est inférieur ou égal à la moyenne nationale, et le nombre d’ALD est plus faible, ce qui se traduit potentiellement par des dépenses de santé moindres.
Le 3ème déterminant est l’effet social (mesuré via le taux de chômage, les revenus, la part de la population couverte par la Couverture Maladie Universelle complémentaire). Ce déterminant a une incidence sur les dépenses en soins de ville, à la hausse ou à la baisse selon les départements.
Le 4ème facteur concerne l’offre de santé, mesuré par la densité médicale en soins de ville. Ainsi, l’offre de santé de la Vienne, qui est plus conséquente que celle des autres départements de Poitou-Charentes, pourrait contribuer à augmenter la dépense en soins de ville de 13 € par habitant.
Un partenariat entre l’ARS et l’Insee Poitou-Charentes
Cette publication est le résultat du partenariat entre l’ARS Poitou-Charentes et l’Insee, et qui a vu en 2012 la publication d’une première étude sur la dépendance des personnes âgées. Après cette nouvelle étude sur les dépenses de santé régionales, la prochaine portera sur l’accès aux soins ambulatoires et hospitaliers. D’autres études conjointes sont prévues en 2014.
Santé & Seniors : actualité santé pour les personnes âgées
