La Mission indépendante nationale sur l'évaluation de la gestion de la crise Covid-19 compare la France aux autres pays

La mission présidée par le docteur Didier Pittet révèle que la France a plutôt bien géré la pandémie

Publié le 15 octobre 2020

Cette mission indépendante délivre dans ce document un rapport d'étape qui détaille de nombreuses données comparées entre plusieurs pays et qui mettent en lumière une gestion plutôt "positive" de la crise en France.

Composition de la Mission:

Pr. Didier PITTET (Président)
Mme Laurence BOONE
Mme Anne-Marie MOULIN
M. Raoul BRIET
Dr. Pierre PARNEIX

Objectif de la mission:

L'objectif poursuivi est de dresser un diagnostic structurel des forces et faiblesses des dispositifs actuels d'alerte et de gestion de crise en France, dans une perspective de comparaison internationale, afin d'en tirer des enseignements et préconisations pour l'avenir. Les thèmes d'investigation embrassent un champ large :

  • préparation de la France à une pandémie ;
  • gestion de la crise en analysant aussi bien la chronologie des décisions que les enjeux de gouvernance ou de communication ;
  • bilan comparé de l'impact sanitaire, économique et social de la crise sur un panel de pays.

Quelques extraits ci-dessous et le lien pour télécharger le rapport


Le tableau ci-dessous résume le nombre de décès de patients atteints de Covid-19 dans différents pays, ainsi que l’excès de mortalité liée à la pandémie de Covid-19. On note une relation claire entre le taux de décès et l’excès de mortalité, ce qui montre que les déclarations de décès Covid-19 sont relativement homogènes d’un pays à l’autre. Ces taux sont faibles en Autriche, en Allemagne et en Suisse. Ils sont intermédiaires en France et plus élevés en Italie, Espagne, Royaume-Uni, Suède et aux États-Unis. Ces analyses ne prennent pas en compte les différences de structure démographique.

Excès de mortalité ajustés par contrôle historique (années précédentes)

Source : Human Mortality Database Les courbes ne sont pas représentées pour l’Allemagne en 2015 et 2016, ni pour l’Italie en 2015, compte tenu de l’absence de données à disposition. Le faible nombre d’années considéré par la période de contrôle peut augmenter l’influence de certains évènements passés (pour l’Allemagne et l’Italie) dans le calcul de l’excès de mortalité. La correction de l’excès de mortalité observée par la mortalité attendue permet de comparer plus finement l’excès de mortalité entre différents pays. Le graphique 3 illustre l’excès de mortalité, défini comme la différence entre la mortalité observée et la mortalité attendue, tenant compte de la structure démographique de chaque pays. Comme l’illustre ce graphique, l’excès de mortalité liée à l’épidémie de Covid-19 est faible en Autriche, en Allemagne et en Suisse, intermédiaire pour la France et important pour l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni. La Suède et les États-Unis se caractérisent de leur côté par un excès de mortalité important mais réparti sur une plus longue période. Cette mesure d’excès de mortalité tient compte des variations saisonnières au cours des années précédentes. Cette correction permet de prendre en compte les évènements épidémiques réguliers de début d’année pour mettre en exergue l’effet additionnel de la pandémie de Covid-19. Par exemple, l’excès de mortalité observé en Allemagne en particulier en 2018 du fait de l’épidémie de grippe, réduit l’excès de mortalité apparent lié à l’épidémie de Covid-19 au premier semestre 2020.

Durée de l'épidémie en nombre de jours au-dessus du seuil d'un décès d'un patient atteint de Covid-19 par million d'habitants

Le seuil de 1 décès d’un patient atteint de Covid-19 par million d’habitants a été dépassé en Autriche pendant 34 jours, en Allemagne pendant 44 jours, en Suisse pendant 56 jours, en France pendant 68 jours ; ce seuil a été dépassé pendant plus de 90 jours au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne, et en Suède. Pour ce qui est des États Unis, ce seuil a été dépassé pendant plus de 180 jours.



L’illustration montre de l’absence apparente de corrélation entre la surmortalité et la chute du Produit Intérieur Brut (PIB). Certains pays affichent à la fois une moindre surmortalité et une baisse du PIB modérée (pays nordiques européens, Allemagne). D’autres en revanche cumulent forte surmortalité et forte baisse du PIB (Italie, Espagne Royaume-Uni qui ont connu une pandémie sévère et ont procédé à des mesures de restriction de mobilité strictes et longues). D’autres enfin présentent une surmortalité intermédiaire et une baisse importante du PIB, à l’image de la France et du Portugal. Sources : OCDE comptes nationaux, Financial Times Coronavirus Tracker Note : Des révisions plus importantes que d’ordinaire sont susceptibles d’affecter le PIB du premier semestre 2020.

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