« L'Agence Technique de l'Information sur l'Hospitalisation (ATIH) vient de rendre public un rapport d'analyse des coûts de prise en charge hospitalière, dont la nouvelle présentation apparait fortement partiale et tendancieuse.
Cette étude affirme que le service public hospitalier serait deux fois plus coûteux que les cliniques commerciales.
Chacun sait pourtant que les missions et l'organisation des deux secteurs ne sont pas comparables : l'un sélectionne les patients, l'autre ne choisit pas.
Le secteur lucratif n'intègre pas, le plus souvent, le coût de plateaux techniques et des examens externes (laboratoires, radiologie, explorations fonctionnelles, radiothérapie...).
A l'inverse, l'hôpital public dispose de ces installations pour assurer sa mission d'intérêt général.
Enfin, les cas médicaux les plus lourds ou les plus complexes, en sus des urgences, sont pris en charge à l'hôpital.
Doit-on conclure que l'ATIH est au service d'une certaine politique pour affaiblir le service public hospitalier ?
La FHF se pose la question.
C'est la raison pour laquelle la FHF a, à plusieurs reprises, demandé la garantie de l'indépendance de l'Agence.
Ce dernier rapport démontre la pertinence de cette réclamation que nous formulons une nouvelle fois.
Afin d'éviter des débats stériles sur la base d'arguments tronqués, la FHF estime qu'une étude plus complète aurait conclu à un écart beaucoup plus faible entre les secteurs public et privé non lucratif, et le privé à but lucratif, voire parfois à la situation inverse : tel est le cas de l'HAD.
Elle ne peut donc pas accepter qu'un tel document puisse servir à l'avenir d'argumentaire aux pouvoirs publics pour resserrer l'étau budgétaire déjà très contraignant pour les hôpitaux du service public.
Le Gouvernement demandera-t-il demain aux hôpitaux publics de sélectionner les malades, de refuser les cas cliniques les plus sévères, ou d'exiger la sortie de patients dont la durée moyenne de séjour est jugée trop longue ? »
Santé & Seniors : actualité santé pour les personnes âgées