La surdité naissante symbolise dans les esprits l'apparition du grand âge. Mais les experts considèrent qu'il ne relève pas de la fatalité d'où leur combat pour le remboursement de l'appareil auditif. La perte de l'audition précipite les sujets âgés dans l'isolement, et l'expose à un risque de démence et de dépendance accru. Pourtant, les solutions médicales ne cessent de faire des progrès.
L'Institut national de la santé et de la recherche médicale de Bordeaux a publié une étude sur le déclin accéléré des personnes âgées privées d'appareil auditif. Les dernières innovations technologiques démontrent pourtant qu'une aide auditive discrète est possible pour ne pas sombrer trop tôt dans la dépendance. La prothèse auditive est en effet le seul dispositif qui permet de solutionner les pertes d'audition.
Elle doit s'envisager sans tarder, car le handicap a tendance à évoluer progressivement. Il trouve son origine dans l'oreille interne avec l'altération des cellules sensorielles de l'audition, qui transforment les sons en vibrations électriques. Leur dégradation va provoquer une baisse de l'acuité auditive et modifier la perception des sons. Ce phénomène, nommé presbyacousie, s'installe sournoisement.
Quand le sujet âgé perd la perception des fréquences aiguës, il perçoit encore l'essentiel des conversations. La plus grande partie de l'énergie de la parole venant des fréquences graves et médiums, il ne percevra pas toujours l'origine de sa gêne. C'est de bonne foi ainsi qu'il aura l'impression que les autres ne font pas d'effort, ou que les jeunes parlent trop vite. Le problème s'amplifie quand une ambiance bruyante va favoriser chez lui la perception d'un magma sonore.
Dans ce contexte, le port d'un appareil auditif doit être envisagé pour l'aider à maintenir ses activités sociales et familiales. Il l'aidera à moins se fatiguer pour comprendre ses petits-enfants ou à continuer de profiter par exemple, des joies du théâtre.
Une personne sur 3 déclare après 50 ans avoir des problèmes d'audition qui nécessiteraient un appareil auditif. Pour les personnes présentant une presbyacousie invalidante, l'impact sur leur mémoire et leurs capacités cognitives est grave.
Il en résulte des difficultés de communication, engendrées par l'appauvrissement des informations sonores transmises. Elles précipitent le sujet dans l'isolement qui aboutit par la suite à l'altération du fonctionnement des aires cérébrales. Les spécialistes sont unanimes : ne pas compenser cette déficience par un appareil auditif aboutit à de la démence pour le sujet âgé, de la dépendance, voire de la dépression chez les hommes. Une prothèse auditive permet en effet de remédier au problème en stimulant de nouveau la plasticité neuronale.
La démarche d'appareiller un parent âgé s'inscrit dans le souci de le voir bien vieillir. Elle doit s'effectuer avec soin, en tenant compte du sujet. Certains sont désireux de trouver un appareil auditif performant au plus vite, quand d'autres préfèrent cacher leur handicap. Pourtant, l'analyse bien conduite des besoins permet en général d'aboutir à des solutions adaptées. Les évolutions technologiques ont permis de mettre au point de systèmes de plus en plus ergonomiques, comme le système de captation automatique du signal du téléphone sans manipulation. D'une manière générale, le choix d'une prothèse auditive doit respecter une bonne ergonomie, un confort de port et une esthétique acceptable. L'utilisation doit surtout être simplifiée au maximum. Les sujets âgés peuvent éprouver de la peine à s'adapter à leur appareillage. Les abandons ne résultent parfois que d'un petit découragement !
Les pathologies liées à l'audition accélèrent considérablement le vieillissement en déclenchant la dégénérescence cognitive. Elles sont aussi source de souffrance car l'isolement aboutit aussi à la dépression. Appareiller un sujet âgé l'aide à vieillir dignement. C'est dans ce contexte que le remboursement des prothèses auditives, promis en 2022, est attendu avec impatience.
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