Lundi 8 décembre, le Centre Hospitalier de Compiègne inaugure officiellement un espace Snoezelen destiné aux patients atteints de la maladie d'Alzheimer ou de syndromes apparentés avec troubles du comportement. Ce lieu vise à la détente du patient et à une stimulation des
sens. Installé au sein de l'Unité de Soins Alzheimer du Centre Fournier-Sarlovèze, il a été financé par la Caisse d'Epargne de Picardie dans le cadre d'un Ecureuil Solidarité octroyé en juin dernier (7 500 €).
L'espace Snoezelen se trouve dans la nouvelle Unité de Soins Alzheimer ouverte en décembre 2007. Ce service, d'une capacité de 20 lits, se situe au rez-de-chaussée de l'unité de soins de longue durée du Centre Fournier-Sarlovèze.
Cette unité a vu le jour grâce à des moyens supplémentaires octroyés dans le cadre de la convention tripartite signée en 2005 avec le Conseil Général de l'Oise et la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales. Le personnel a été renforcé par la création de 5 postes à temps plein (2 IDE, 2 AS, 1 ASH) et 2 postes à mi-temps (praticien hospitalier et psychologue).
Pour prendre en charge les patients atteints de la maladie d'Alzheimer ou de syndromes apparentés avec troubles du comportement, des aménagements spécifiques ont été réalisés : les accès intérieurs ont été sécurisés afin de permettre aux patients de circuler librement, une cuisine thérapeutique a été agencée, un espace de vie a été aménagé pour accueillir notamment les ateliers Snoezelen.
Le concept Snoezelen est né aux Pays-Bas dans les années 70 à l'initiative de deux psychologues. Snoezelen résulte de la contraction de deux mots néerlandais : « snuffelen » qui signifie renifler, sentir et « doezelen » qui veut dire somnoler, se détendre. Le Snoezelen vise donc à la stimulation sensorielle ainsi qu'à la relaxation corporelle.
Ce projet porté par le Dr Yves BEUCHER, médecin coordonnateur, Aurélie BRUNET, psychologue clinicienne et l'ensemble de l'équipe soignante est en cours de développement.
Il s'agit d'une approche thérapeutique innovante destinée aux patients en état de dépendance, en proie à des problèmes de communication. Surtout développée dans l'accompagnement des personnes polyhandicapées, il s'ouvre désormais à la psychogériatrie.
Etablir un contact de qualité avec le patient, apaiser ses angoisses, stimuler sa mémoire des sens ou des émotions...
Les applications de l'accompagnement Snoezelen sont multiples mais visent toutes un seul et même objectif :
favoriser le bien-être du patient. La psychologue et l'équipe soignante animent actuellement des ateliers thérapeutiques de détente et de stimulation sensorielle en s'inspirant du concept. Une ambiance chaleureuse et rassurante est créée par un éclairage tamisé et la diffusion d'une musique douce. Des massages des mains sont proposés ainsi que la stimulation du toucher et de l'odorat par l'utilisation de panneaux tactiles et la diffusion d'huiles essentielles.
Des équipements spécifiques et adaptés à cette prise en charge ont déjà été acquis grâce à une subvention de la Caisse d'Epargne de Picardie : colonne à bulles, fibres optiques, projecteur d'images, boule à facette,... Les différentes stimulations commencent à être amenées progressivement, en douceur. Du matériel visant au confort du patient va venir compléter les équipements déjà en place. Plusieurs membres de l'équipe bénéficieront d'une formation au Snoezelen à la mi-décembre, dans le but de pouvoir encore mieux accompagner le patient, d'utiliser le
matériel de manière optimale et de développer cette expérience pendant les soins.
Les bénéfices de ces ateliers de détente et de stimulation sensorielle sont déjà constatés: plaisir et expression des émotions, valorisation de la personne, apaisement des angoisses, amélioration de l'humeur, baisse de l'agitation et de l'agressivité, mise en place d'une nouvelle forme de communication , amélioration de la relation soignant-soigné, ...
La prise en charge de la maladie Alzheimer est devenue une grande cause nationale. Sur le bassin compiégnois, le nombre de personnes concernées est estimé à plus de 1100 avec environ 440 nouveaux cas par an. Afin de tenir compte de cette évolution, dans le cadre de la réhabilitation de l'hôpital Saint-Joseph en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, 15 lits supplémentaires destinés à la prise en charge de la maladie d'Alzheimer seront installés.
Aurélie BRUNET
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