La grippe est une maladie infectieuse virale qui évolue sur un mode épidémique. La profusion des personnes infectées, l’éventualité de complications parfois mortelles, les conséquences socioéconomiques notables des épidémies font de la grippe un problème de santé publique majeur.
Des millions de personnes touchées
Chaque année, l’épidémie hivernale de grippe dure six à huit semaines1 . La grippe infecte ainsi plus d’une centaine de millions de personnes dans l’hémisphère Nord1, dont 2 à 7 millions en France2. Toutes les tranches d’âge sont affectées. En moyenne, un adulte sur 10 et un enfant sur 3 sont infectés chaque année
2 à 7 millions de personnes touchées en France
La grippe peut être particulièrement grave pour les personnes vulnérables comme les personnes âgées, les malades chroniques (asthmatiques, diabétiques notamment), les jeunes enfants et les nourrissons. Chez les patients souffrant d’une pathologie cardiovasculaire ou pulmonaire, la mortalité liée à la grippe elle-même ou à une pneumonie peut atteindre 870 pour 100 000 personnes. La mortalité annuelle directe ou indirecte due à la grippe
Lors des pandémies, la grippe tue par millions. La « grippe espagnole » en 1918-1919 a fait 40 millions de victimes dans le monde. La pandémie de 1957-1958 (« grippe asiatique ») a été fatale à 4 millions d’individus et celle de 1968-1969 (« grippe de HongKong ») à 2 millions.
Une maladie respiratoire très contagieuse
La grippe est une atteinte des voies respiratoires supérieures et inférieures. La transmission interhumaine se fait par le biais des gouttelettes de salive et des sécrétions respiratoires, à
l’occasion d’éternuements ou de toux, et par contact direct notamment par les mains.
Les personnes infectées sont contagieuses 2 jours avant l’apparition des symptômes et jusqu’à
5 jours après6. Les lieux confinés et très fréquentés (métro, bus, collectivités scolaires...)
favorisent la propagation du virus grippal.
Le virus se propage par le biais des gouttelettes de salive et des
petites particules en suspension dans l’air projetées par la toux ou
les éternuements. Mais également le portage des mains.
Après une période d’incubation de un à quatre jours (deux en moyenne), les symptômes
apparaissent généralement de façon soudaine. Il s’agit de fièvre (évoluant typiquement selon le « V » grippal), de toux, de maux de tête, de malaise général. L’évolution de la maladie est le
plus souvent rapide. La température diminue en deux à quatre jours, tandis que les autres
signes s’estompent. Mais la toux et la fatigue peuvent persister plus de deux semaines.
Des complications graves
L’évolution de la maladie peut être émaillée de complications liées à l’action du virus grippal
ou à une infection bactérienne favorisée par la grippe (otite et pneumonie bactérienne
notamment).
Les complications surviennent plus volontiers chez des personnes dites « à risque », comme les
personnes âgées, celles qui sont fragilisées par une maladie chronique (asthme, diabète, etc.),
les jeunes enfants et les nourrissons. Par ailleurs, une fièvre élevée due à l’infection virale peut
provoquer des convulsions chez les plus jeunes enfants.
La vaccination, pierre angulaire de la prévention
La mise au point du vaccin constitue chaque année l’aboutissement d’un processus de
production complexe et contraignant, effectué selon un calendrier très serré. Un délai d’au
moins 6 mois est nécessaire après la formulation des recommandations annuelles de
l’Organisation Mondiale de la Santé. Au niveau individuel, le vaccin est efficace 2 à 3 semaines
après l’injection et pour une durée de 6 mois.
La vaccination réduit la morbidité et la mortalité de la grippe chez les personnes âgées et chez
celles qui sont atteintes de maladies chroniques.. Ainsi, elle diminue le risque de survenue
d’une pneumonie ou d’aggravation d’une maladie cardiovasculaire ou pulmonaire sousjacente.
Chez les personnes jeunes, l’efficacité des vaccins à prévenir l’infection grippale est
comprise entre 70 et 90 %.
L’efficacité vaccinale dépend de plusieurs facteurs dont l’âge : chez les sujets âgés de 60 ans et
plus l’efficacité de la vaccination est estimée de l’ordre de 58%.
Le vaccin contre la grippe peut présenter une efficacité encore plus modeste chez les personnes âgées en services de soins de longue durée, et encore moindre chez celles vivant chez elles.
Mais cette efficacité est limitée par un faible taux de couverture vaccinale. En France lors de la
saison grippale 2005-2006, seulement 24 % de la population générale était vaccinée contre la
grippe (enquête TNS Sofres pour le GEIG). La couverture vaccinale des personnes âgées de 65
ans et plus atteignait 68 % et celle des personnes de moins de 65 ans souffrant d’une maladie
chronique 52 %. (Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés) .
La grippe chez les seniors
La grippe est une maladie des voies respiratoires supérieures et inférieures d'origine virale. Elle
est très contagieuse et évolue sur un mode épidémique. Les épidémies sont fréquentes dans les établissements regroupant des personnes âgées. En outre le sujet âgé, en particulier s'il vit en
institution, est un sujet à haut risque de complications. D'ailleurs les personnes âgées et les
pensionnaires d'établissements pour personnes âgées ou handicapées appartiennent aux
groupes prioritaires pour la vaccination antigrippale définis par l'Organisation Mondiale de la
Santé pour éviter les formes graves de grippe.
Le sujet âgé, principale victime des épidémies de grippe
Le taux d'attaque de l'infection grippale chez le sujet âgé de plus de 60 ans s'élève à 6,17 %,
alors qu'il est de 1 % dans la population générale. Le regroupement en collectivité favorise la
contagion, puisque la transmission inter-humaine de la grippe se fait par le biais des
gouttelettes de salive et des sécrétions respiratoires.
Un diagnostic parfois trompeur chez les seniors
Chez le sujet âgé, les myalgies, le coryza et les frissons sont moins fréquents que chez le sujet
jeune. La dyspnée, en revanche, est plus fréquente. L'association toux-expectoration-dyspnée
est présente dans plus de 90 % des cas. Des signes peuvent induire en erreur : confusion
mentale, déshydratation, chutes, anorexie, troubles digestifs.
Dans un contexte épidémique, face à des patients âgés qui présentent des tableaux cliniques
variés associant des signes généraux (fièvre élevée, malaise général, courbatures, céphalées) et
des signes respiratoires (de la rhinite à la pneumopathie), certaines associations de signes sont évocatrices de la grippe. Une fièvre accompagnée de myalgies est ainsi prédictive de la grippe
dans 41 % des cas. Un tableau clinique de début brutal associant fièvre et toux l'est dans 30 %
des cas.
La grippe ne peut être distinguée sur les seuls signes cliniques d'autres affections respiratoires virales (notamment par le virus respiratoire syncytial ou le myxovirus parainfluenza). Un diagnostic virologique rapide est essentiel lors des épidémies survenant dans des collectivités gériatriques, pour mettre en oeuvre les mesures de prévention. Il est également souhaitable en présence de complications.
Des complications fréquentes et graves
Les complications de la grippe, liées à l'action du virus grippal ou à une infection bactérienne favorisée par la grippe (pneumonie bactérienne notamment), sont fréquentes chez le sujet âgé.
Plus d'un tiers des sujets âgés de plus de 70 ans présentent d'emblée une complication lors du diagnostic de grippe. Parmi les personnes âgées grippées, 85,5 % sont atteintes de
surinfections respiratoires basses65, 2 à 9 % sont hospitalisées en raison d'une pneumonie.
La grippe est la première cause de mortalité infectieuse des plus de 75 ans, chez qui elle occasionne en France 7 600 décès chaque année (2,4 % des décès annuels). La quasi-totalité (95 %) des décès liés à la grippe surviennent chez les personnes âgées de plus de 65 ans et 85 % chez les plus de 75 ans.
L'atteinte pulmonaire est susceptible de dégénérer en insuffisance respiratoire voire
d'entraîner un syndrome de détresse respiratoire aiguë en rapport avec un oedème lésionnel.
Cependant la défaillance cardiorespiratoire est le plus souvent liée à une maladie cardiaque ou
pulmonaire sous-jacente.
L'hospitalisation est fréquente chez le sujet âgé de plus de 65 ans (185 hospitalisations pour
100 000 cas de grippe), en particulier chez le sujet à risque (1 800 hospitalisations pour
100 000 cas).
La grippe saisonnière est arrivée en France, elle a dépassé le seuil épidémique de 164 pour atteindre 172 pour 100 000 dans certaines régions et l’épidémie pourrait s’étendre à d’autres régions.
La grippe peut être grave pour les personnes vulnérables comme les personnes âgées, les malades chroniques (asthmatiques, diabétiques notamment), mais aussi les jeunes enfants et les nourrissons. Chez eux sont observés les taux les plus élevés de complications de l’infection grippale.
En période de circulation du virus, il est possible de prévenir l’apparition de la grippe pour les sujets qui sont en contact avec des personnes grippées. Des traitements spécifiques empêchent la propagation du virus dans l’organisme. Ces antiviraux, délivrés sur prescription médicale, permettent de traiter la grippe dès l'apparition des symptômes chez les malades...
Afin de vous apporter des informations complémentaires sur les risques et les moyens de se protéger, nous vous adressons un dossier de presse complet sur la grippe et tenons à votre disposition un dossier de presse plus spécifique sur les enfants.
* Les Groupes Régionaux d'Observation de la Grippe sont constitués de 1600 médecins et pharmaciens formant un réseau d’alerte qui surveille en temps réel l'évolution régionale et nationale de la grippe.
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