L'Insee et le service statistique public présentent un état des lieux statistique de la société et de l'économie françaises en regard des 27 autres États membres.
Pour éclairer la situation européenne, « La France dans l'Union européenne » présente 5 dossiers et 25 fiches qui abordent, de manière synthétique, les questions liées à la population, aux conditions de vie, au marché du travail et à l'économie.
Parmi ces travaux, l'ouvrage présente 3 contributions inédites :
L'Union européenne (UE) : une puissance économique « unie dans la diversité »
L'UE, moins riche que les États-Unis, a interrompu son processus de rattrapage
À partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale et jusqu'au premier choc pétrolier (1973), les pays d'Europe de l'Ouest comblaient progressivement leur retard vis-à-vis des États-Unis.
Ce phénomène de rattrapage s'est interrompu au début des années 1980, et l'écart de richesse produite par habitant entre l'UE15 et les États-Unis fluctue depuis lors entre 25 et 30 %.
Si l'on considère les pays qui forment aujourd'hui l'UE à 28, l'écart de richesse par habitant se réduit légèrement du début des années 2000 à 2008, sous l'effet du rattrapage des économies antérieurement communistes.
Cet écart devrait continuer à se réduire une fois le choc de la crise financière absorbé, pour se rapprocher de l'écart entre l'UE15 et les États-Unis.
L'UE se différencie des États-Unis par un taux d'emploi plus dynamique, et une productivité du travail plus faible
La dynamique du taux d'emploi est plus favorable pour l'UE15 de 1992 à 2012, en particulier grâce à une hausse du taux d'activité.
En revanche, la productivité apparente du travail a crû plus vite aux États-Unis sur les vingt dernières années, en partant d'un niveau déjà supérieur.
Cet effet peut probablement être attribué à une meilleure intégration des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans l'économie américaine, ainsi qu'à l'impact des politiques d'« enrichissement de la croissance en emploi » menées dans les pays européens.
L'UE est une économie plus équilibrée que celle des États-Unis
En 2012, le déficit public (3,9 % du PIB) et la dette publique (85,0 % du PIB) de l'ensemble de l'UE28 sont, malgré une nette augmentation durant la crise, plus faibles qu'aux États-Unis (respectivement 8,3 % et 102,7 % du PIB) et qu'au Japon (10,1 % et 238,0 % du PIB).
En 2013, l'UE affiche une balance commerciale excédentaire, pour les biens comme pour les services.
Les hétérogénéités au sein de l'UE sont accrues avec la crise de 2008 et conduisent à distinguer quatre grands groupes de pays
Les Européens au travail en sept catégories socio-économiques (CSE)
En 2011, 218 millions de personnes travaillaient dans l'Union européenne (UE27)
Un nouvel outil statistique européen permet de répartir la population active en sept groupes socioéconomiques homogènes, allant du cadre dirigeant à l'employé le moins qualifié.
Risque de chômage et instabilité de l'emploi sont l'apanage des personnes ayant une profession peu qualifiée
Dans chacun des pays de l'UE, le risque de chômage des plus de 25 ans est inégal suivant la CSE considérée : il est en moyenne de 14 % pour les professions peu qualifiées, contre 3 % pour les cadres experts.
De même, l'instabilité de l'emploi (indicateur de turn-over) est maximum pour les professions peu qualifiées (20 % des personnes peu qualifiées sont en poste depuis moins d'un an, soit 10 points de plus que pour les cadres experts). Le temps partiel est une autre caractéristique des professions peu qualifiées : 36 % contre 17 % chez les cadres experts et professions intermédiaires.
Les peu-qualifiés cumulent, presque partout en Europe, moindre temps de travail et bas salaires.
Évolution de l'emploi dans l'UE de 2008 à 2011 des situations diverses selon les États et les secteurs
En 2009, l'emploi chute dans presque tous les pays (-1,8 % pour l'UE27)
Entre 2008 et 2011, l'emploi se contracte de plus de 14 % dans la construction après l'éclatement de la bulle immobilière survenue dans plusieurs pays.
Dans les industries manufacturières, la baisse de l'emploi est presque aussi marquée (-10 % en moyenne).
Le repli est également important dans le commerce, l'agriculture, le transport et l'administration.
À l'inverse, quelques secteurs résistent : 9 % de croissance de l'emploi dans la santé et l'action sociale, 5 % dans l'éducation et les activités de services administratifs et de soutien et 7 % dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques.
L'emploi des ouvriers qualifiés recule partout en Europe alors que celui des cadres (dirigeants et experts) résiste
Réduire les sorties précoces : un objectif central du programme « Éducation et formation 2020 »
Qu'appelle-t-on « sortants précoces » dans l'UE ?
Dire qu'un jeune est en situation de sortie précoce du système scolaire, c'est dire qu'il est doté d'un faible niveau d'études, qu'il est sorti du système scolaire et ne bénéficie d'aucune sorte de formation.
Par ailleurs, sont définis comme « faible niveau d'études », les diplômes inférieurs ou équivalents à la fin de premier cycle de l'enseignement secondaire.
La France fait légèrement mieux que la moyenne européenne
En 2012, dans l'UE, le taux de sortants précoce, en part des jeunes de 18 à 24 ans, est de 12,7 %.
En France, où la cible pour 2020 a été fixée à 9,5 % (au lieu des 10 % fixés par l'UE), ce taux est de 11,6 %, soit environ 600 000 jeunes sur plus de cinq millions. Ce chiffre n'a pas significativement baissé depuis 2003.
Moins de sortants précoces dans les systèmes d'éducation peu sélectifs et professionnalisants
La plupart des États membres du nord ou de l'est comptent moins de 12 % de sorties précoces, tandis que l'Espagne (24,9 %), Malte (22,6 %), le Portugal (20,8 %), ou l'Italie (17,6 %) connaissent des taux plus élevés, de même que la Roumanie (17,4 %).
Deux traits des systèmes éducatifs sont propices à de faibles proportions de sortants précoces : d'une part, la continuité structurelle entre les enseignements primaire et secondaire de premier cycle (« troncs communs » non sélectifs), d'autre part, le développement des enseignements professionnels secondaires de second cycle.
Les jeunes femmes sorties précocement du système scolaire sont davantage confrontées à l'inactivité
Les difficultés d'insertion professionnelle et d'insertion sont sensiblement accentuées pour les jeunes non diplômés, par comparaison avec les jeunes diplômés. La crise a tendance à accroître cet écart.
La situation des sortants précoces face au marché du travail laisse apparaître des configurations contrastées selon le sexe. Les jeunes hommes sont plus fréquemment en emploi et au chômage.
Les femmes, dont le taux de sortie précoce est en moyenne de l'UE de quatre points inférieur à celui des hommes, sont quant à elles davantage dans des situations d'inactivité.
Comment se procurer l'ouvrage
Cet ouvrage est disponible gratuitement sur www.insee.fr - rubrique Publications et services, en
Il peut être également acheté en ligne : www.webcommerce.insee.fr et chez les libraires.
Les inégalités de niveaux de vie en France sont dans la moyenne européenne
Comment mesurer les inégalités de niveau de vie ?
Selon la convention adoptée en Europe, le seuil de pauvreté est fixé dans chaque pays à 60 % du niveau de vie médian de ce pays.
Le taux de pauvreté est la proportion de personnes vivant sous le seuil de pauvreté.
Le coefficient (ou indice) de Gini est un indicateur synthétique de disparité.
Il varie entre 0 (tous les niveaux de vie sont égaux) et 100 % (situation la plus inégalitaire) et augmente avec le niveau de disparité.
Les échanges extérieurs agricoles et agroalimentaires de l’Union européenne
Vingt-cinq fiches thématiques
Elles complètent ces analyses et fournissent les chiffres essentiels, commentés et illustrés, sur les thèmes suivants :
La fiche thématique n° 2, intitulée Les inégalités de niveaux de vie en France sont dans la moyenne européenne est présentée page suivante.
Comment mesurer les inégalités de niveau de vie ?
Selon la convention adoptée en Europe, le seuil de pauvreté est fixé dans chaque pays à 60 % du niveau de vie médian de ce pays.
Le taux de pauvreté est la proportion de personnes vivant sous le seuil de pauvreté.
Le coefficient (ou indice) de Gini est un indicateur synthétique de disparité.
Il varie entre 0 (tous les niveaux de vie sont égaux) et 100 % (situation la plus inégalitaire) et augmente avec le niveau de disparité.
En France en 2011, le coefficient de Gini des niveaux de vie est de 30,5 %, très proche de la
moyenne européenne (30,6 %), et intermédiaire entre celui de l’Allemagne (28,3 %) et celui du
Royaume-Uni (32,8 %).
Parmi les pays les plus égalitaires (coefficient de Gini inférieur à 27,0 %) figurent d’une part certains
pays du nord de l’Europe (Suède, Finlande, Pays-Bas), d’autre part certains pays d’Europe centrale
dont les revenus sont faibles mais peu dispersés (Slovaquie, Slovénie, République Tchèque). Les
pays les plus inégalitaires en termes de niveaux de vie (coefficient de Gini supérieur à 33,0 %) sont la
Roumanie, la Bulgarie, la Lettonie et trois pays du sud de l’Europe (Grèce, Espagne, Portugal).
17 % des Européens et 14 % des Français sont en situation de pauvreté
monétaire
En 2011, le taux de pauvreté s’élève en France à 14,1 %, soit 8,6 millions de personnes.
C’est 3 points en dessous de la moyenne européenne (17,1 %), deux points en dessous des taux de pauvreté en Allemagne (16,1 %) et au Royaume-Uni (16,2 %).
Ce taux est particulièrement faible en Europe du Nord (10,1 % aux Pays-Bas, autour de 13-14 % en Finlande, Suède et Danemark) et élevé dans les pays du sud de l’Europe (19,4 % en Italie, 22,2 % en Espagne et 23,1 % en Grèce).
Comparativement aux autres Européens, les Français bénéficient d’un niveau de vie relativement
élevé : les 3/4 d’entre eux se situent sur la moitié supérieure de l’échelle des niveaux de vie en
Europe (en termes de pouvoir d’achat).
En 2012, près d’une personne sur cinq vivant en France était en situation de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, contre une sur quatre en Europe
Pour prendre en compte les différentes dimensions de la pauvreté, la statistique européenne considère qu’une personne est en situation de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale si elle appartient à un ménage confronté à au moins l’une des trois situations suivantes : un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté monétaire, quatre privations ou plus dans un ensemble de neuf biens considérés comme essentiels ou une trop faible durée d’emploi.
En 2012, un Européen sur quatre est dans cette situation et un peu moins d’un Français sur cinq. Les
pays se distinguent selon l’importance de ce risque, selon sa composition aussi : les privations
matérielles sont particulièrement fortes dans plusieurs pays d’Europe Centrale et Orientale
(Roumanie, Bulgarie, Hongrie), le poids de la faible intensité de travail est le plus marqué en Irlande,
en Espagne et au Royaume-Uni.
En France, le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale a légèrement augmenté entre 2008 et 2012, passant de 18,5 % à 19,1 %. Il a cependant moins augmenté qu’en Europe en moyenne (+ 1,0 point).
L’augmentation est particulièrement sensible en Grèce, en Italie, en Espagne, en Hongrie et en Bulgarie.
Évolution contrastée des inégalités au sein de l’UE depuis la crise
Entre 2007 et 2011, le niveau de vie médian a augmenté en France (+ 0,6 % par an en moyenne).
C’est une croissance plus faible qu’au cours des quatre années précédentes, mais qui contraste fortement avec la baisse du niveau de vie médian européen (– 0,8 %).
La crise n’a pas touché uniformément tous les niveaux de revenus : dans certains pays comme la France les 20% des ménages les plus aisés ont connu une évolution plus favorable que les 20% les plus modestes. Ailleurs, par exemple au Royaume-Uni ou en Finlande, c’est l’inverse.
Les inégalités ont plus augmenté en France que dans l’Union européenne : entre 2007 et 2011, le coefficient de Gini croît en France de 0,7 point, alors qu’il recule de 0,3 pour l’Union européenne.
Cependant, les évolutions diffèrent sensiblement entre les pays. Les inégalités ont fortement progressé en Espagne, au Danemark et en Italie . Elles ont au contraire diminué de façon marquée en Lettonie, en Lituanie, en Bulgarie et en Roumanie, mais aussi en Allemagne.
Les adultes en âge de travailler ont été les plus fortement touchés par la crise
Au niveau européen, ce sont les adultes en âge de travailler qui ont été les plus touchés par la crise, en lien avec l’augmentation du chômage.
Cette situation s’est répercutée sur celle de la population mineure (0-17 ans).
En revanche, les personnes âgées de 65 ans ou plus ont été relativement préservées, car le niveau des retraites n’a souvent été que peu affecté.
Les dépenses de protection sociale amortissent la perte de revenus des ménages et limitent la hausse de la pauvreté
Depuis la crise, les dépenses de protection sociale ont amorti l’impact des chocs subis par le PIB sur le revenu de ménages .
Les dépenses de protection sociale ont crû entre 2007 et 2011 dans tous les pays, sauf en Grèce et en Hongrie.
L’effet stabilisateur a été moins important dans des pays d’Europe du Sud, comme l’Italie ou l’Espagne, où les dépenses de protection sociale ont augmenté moins rapidement sur la période de crise.
En France, en 2011, les transferts sociaux réduisent le niveau du taux de pauvreté de 41 %, sensiblement plus que dans l’ensemble de l’Union européenne (35 %).
Le rôle des transferts sociaux pour limiter la pauvreté est élevé (entre 50 et 60%) dans les pays d’Europe du nord, dans certains pays d’Europe centrale (République Tchèque, Hongrie, Slovénie), ainsi qu’en Irlande et au Royaume-Uni.
Il est en revanche faible (de l’ordre de 20% ou moins) en Europe du Sud (Grèce, Italie, Espagne) et dans certains nouveaux États membres (Bulgarie, Roumanie).
En France, l’effet d’atténuation de la pauvreté lié aux dépenses de protection sociale s’est amoindri en 2010 et 2011
En France, les transferts sociaux ont freiné l’extension de la pauvreté monétaire entre 2007 et 2009 mais leur impact bénéfique s’est légèrement amoindri en 2010 et 2011, notamment du fait de la baisse du niveau de vie des chômeurs entre 2010 et 2011.
Cette diminution de l’effet des transferts s’observe aussi en Allemagne et en Suède.
L’effet d’amortisseur s’est en revanche accru au Royaume-Uni : face à un taux de pauvreté avant transferts en forte augmentation, les prestations soumises à conditions de ressources, d’un poids élevé dans ce pays, ont permis de cibler les populations les plus fragilisées.
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