Le Groupe HSBC publie le premier volet de l’étude 2013 « Future of Retirement 7 – L’Avenir des Retraites - Une nouvelle réalité », dont l'objectif est de comprendre les répercussions de l’allongement de l’espérance de vie sur le comportement des individus face à la retraite et la façon dont ils s’y préparent.
Depuis 8 ans, cette étude est menée auprès de 15 000 personnes et couvre 15 économies matures et émergentes.
Ce rapport s’intéresse plus particulièrement au décalage entre la crainte exprimée par les individus vis-à-vis de difficultés financières futures, et leurs démarches pour y faire face en termes de comportements d’épargne.
L’étude met en évidence les éléments suivants :
Les Français déclarent avoir pleinement conscience que leur propre espérance de vie excédera de beaucoup l’espérance de vie de leur épargne retraite.
Les Français s’attendent en moyenne à vivre 19 ans après l’âge de leur retraite, mais considèrent que leur épargne ne durera que 9 ans.
Il reste donc en moyenne 10 années à vivre sans aucun financement complémentaire (8 ans dans le monde).
Mais il s’avère en fait que cette projection est largement sous estimée par les Français : selon les statistiques de l’INED sur l’espérance de vie à 60 ans, c’est plutôt 12 ans de vie pour les hommes et 17 ans pour les femmes, qui restent à financer sans aucune épargne !
Cette absence d’épargne en fin de vie est d’autant plus préoccupante que c’est à ce moment-là que survient une augmentation des dépenses liées aux problèmes de santé et de dépendance.
On sait d’ores et déjà que l’ensemble des ménages français dépense au moins 10 milliards d’euros par an pour prendre en charge les couts liés à la dépendance (1).
(1) Selon le rapport de l’Assemblée nationale sur la prise en charge des personnes âgées dépendantes (2010)
En parallèle, la confiance en l’Etat providence a, cette année, fortement progressé en France, en dépit d’une situation déficitaire des régimes de retraite publics bien connue.
Dans le monde, seuls 16% des individus font prioritairement confiance aux Etats pour financer leur retraite.
En France, c’est presque 1 personne sur 2 (44%), soit deux fois plus qu’en 2011.
Il s’agit aussi d’un retour au niveau observé en 2010, avant le débat sur la réforme des retraites.
Le seul autre pays du monde dans lequel l’Etat providence suscite encore un fort indice de confiance est la Chine (37%), qui a aussi déclaré rechercher un système de retraite plus flexible et réfléchir à un éventuel allongement de l’âge de la retraite.
Les plus jeunes (25-34 ans) semblent les plus lucides et ont une confiance moins marquée vis-à-vis de la capacité de l’Etat à leur fournir l’essentiel de leurs revenus à la retraite (30% seulement), et anticipent d’autres sources de financement, pour une part équivalente aux pensions de retraite publiques (20% épargne salariale, 30% assurance vie, 38% épargne court terme).
L’étude révèle qu’il existe un paradoxe entre les aspirations des Français pour leur retraite et la conscience qu’ils ont des difficultés financières auxquelles ils seront confrontés pendant cette période.
Les Français aspirent à une retraite active, et estiment leur revenu idéal pour cette période à 26 000€, alors que le revenu médian d’un ménage de retraités se situe autour de 18 370€.
Parallèlement, 70% des français estiment que leurs revenus à la retraite seront en réalité inférieurs à leurs revenus d’actifs (de 25% à plus de 50% de moins), et près de la moitié (46%) estime que ses dépenses seront équivalentes ou supérieures.
En France, contrairement aux pays asiatiques, qui appréhendent davantage les difficultés financières, les individus redoutent autant les difficultés financières que les problèmes de santé (pour 62%) et ce sont même 3 femmes sur 5 qui craignent avant tout les difficultés financières.
Ils sont notamment très inquiets concernant leurs besoins primaires, puisque près d’1 Français sur 2 (43%) pense qu’en conséquence de ce déficit de préparation à la retraite, il aura des difficultés à se nourrir et à se chauffer pendant sa retraite.
Et 1 Français sur 3 estime même que son état de santé souffrira de ce déficit (et jusqu’à 42% des femmes).
En dépit de la conscience qu’ont les Français des manques financiers futurs auxquels ils seront exposés, ils n’épargnent pas assez par rapport à leurs aspirations et sollicitent leur épargne retraite dès qu’un évènement inattendu voit le jour.
L’étude révèle que plus d’1 Français sur 3 (36%) n’épargne pas du tout pour sa retraite (pour 1 sur 5 dans le monde).
Quand ils épargnent les Français le font principalement pour se constituer une épargne de précaution et « parer à un coup dur » (pour 1 personne sur 2), une tendance bien supérieure à la moyenne mondiale de 38%.
Bien sûr, les facteurs économiques (chômage, crise, endettement…) ont aussi eu un impact important pour 1/4 de la population mondiale sur leur capacité à épargner pour la retraite.
En France, en cas de coup dur, 1 personne sur 4 aurait recours à son épargne retraite pour surmonter ses difficultés, et près d’1 sur 2 choisirait d’épargner pour des vacances plutôt que pour sa retraite s’il devait, pendant une année, n’épargner que dans un seul de ces objectifs.
Ce faible niveau d’épargne retraite est aussi en partie dû à l’âge moyen auquel les Français commencent à épargner dans cet objectif, qui est le plus tardif au monde puisqu’ils commencent à 30 ans, contre 26 ans dans le reste du monde.
Ils épargnent également peu, avec une épargne retraite mensuelle moyenne de 86€, contre 214€ dans le monde.
Où se procurer l'étude HSBC
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