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En Thaïlande, s'occuper de ses parents vieillissants est la base même du respect. Une sorte de tradition sociale à prodiguer aux personnes âgées. Pour cela, les thaïlandais maîtrisent, dès leur plus jeune âge, les gestes relatifs aux soins. C'est cet "art de vieillir à la Thaï" qui séduit de plus en plus d'étrangers. Il n'est donc pas rare de voir des britanniques, des américains, des japonais et des franc?ais affluer dans ces villages où il fait bon vivre pour les seniors car on y retrouve une seconde jeunesse.
Un homme compatissant à l'origine de ce concept original :
C'est le Suisse Martin Woodtli qui est à l'origine de la création de ces centres qui se sont spécialisés dans la
maladie d'Alzheimer. C'est précisément à Chiang Mai, au nord de la Thaïlande, qu'il y a plus de 10 ans, il a créé ce lieu de vie. Ici, la solitude n'est pas de mise, et c'est pour cela qu'il a souhaité fonder ce concept de village où le patient reste entouré de sa proche famille. En effet, sa maman, Margrit Woodtli, répétait sans cesse à qui voulait l'entendre "On ne peut pas forcer l'être humain à rester tranquille". Alors, entre la compassion qu'il éprouvait envers les personnes âgées et cette envie intrinsèque de ne plus les voir souffrir d'isolement, ce directeur et fondateur de l'institution "Baan Kamlangchay" (accompagnement du cœur), n'a eu de cesse que de peaufiner son projet.
Les nombreux aspects positifs de ce système thaïlandais :
Il faut savoir que le village est ouvert 24h/24h avec une qualité de soins personnalisés. Afin de se faire comprendre par tous et dans le but de rester accessible, même auprès des personnes les plus âgées, le personnel maitrise quelques mots étrangers et communique principalement par du non-verbal. Ainsi, ce qui caractérise les personnes qui travaillent au sein de ces villages, ce sont les gestes tendres et attentifs qu'ils prodiguent avec une infinie douceur et une disponibilité sans faille. En effet, dans ces lieux en milieu ouvert, beaucoup d'espaces de liberté sont accordés aux résidents qui peuvent opter pour des solutions d'accompagnement adapté. Un exemple représentatif de cette liberté est donné par le biais d'un des
seniors qui profite, depuis qu'il s'est intégré dans le village, d'une quasi liberté. Il est accompagné de son aide-soignant et ensemble, ils s'offrent des bières, des cigarettes lors de soirées en ville, ils fréquentent les salles de sport et de spectacle, ils visualisent des matches de kick-boxing...
C'est une vie de rêve dans les dernières tranches de son existence. Quoi de mieux ?
Pour autant, des aspects négatifs existent :
Avec de tels services et une proximité constante de la part du personnel, ces institutions restent uniquement accessibles aux seniors locaux les plus aisés. Certes, le tarif qui varie entre 3 000 et 6 000 $ reste abordable pour les étrangers, comparativement à celui de leurs pays d'origine où le cout du travail et de la main d'œuvre est plus couteux. Certains peuvent déplorer une rigueur excessive concernant les horaires quotidiens. C'est le prix à payer pour que tout se déroule dans une totale harmonie. Enfin, il existe un gros risque de dérive par l'industrialisation du concept. Ce dernier point est la corde sensible car les thaïlandais souhaitent que le projet reste à taille humaine.
Ressources:
nous vous invitons à consulter ce magnifique reportage réalisé par France 2 en Avril 2015