Depuis une vingtaine d'années, grâce aux progrès du maintien à domicile, la majorité des per- sonnes âgées en situation de perte d'autonomie peut rester chez elles. La déception est vive quand, malgré les aides au maintien à domicile, celui-ci n'est plus possible. Pour la personne concernée, la perspective de vivre en institution est souvent traumatisante ; pour l'entourage familial, cette perspective déclenche des sentiments de culpabilité ou d'échec : ainsi, bien souvent, l'entrée dans l'établissement est organisée trop tard, dans l'urgence, au décours d'une hospitalisation, sans vi- site préalable de l'EHPAD, sans délai de réflexion et parfois dans un établissement éloigné indui- sant une rupture complète des liens avec la vie antérieure.
De plus, au moment de la décision, le choix éclairé est souvent gêné du fait d'informations man- quantes. Par exemple, qui sait :
La visite préalable de l'établissement par le futur résident et le référent familial permet de décou- vrir un environnement inconnu soumis à beaucoup de préjugés. Elle est un temps d'échange es- sentiel avec un membre de l'équipe de direction, afin de lui faire préciser le fonctionnement de l'établissement ainsi que les modalités financières d'hébergement.
Le résident s'attend à être accueilli dans un établissement moderne/modernisé, confortable et éco- logiquement/technologiquement responsable, assurant sécurité et accompagnement/soins de qua- lité par des équipes de professionnels qualifiés. Il s'attend à un cadre de vie propre, sentant bon, chaleureux et ne ressemblant pas à un hôpital. Il apprécie que l'EHPAD soit intégré dans son territoire et soit « une maison de retraite » ouverte sur la vie de quartier ou de village.
Une fois la décision prise, l'accompagnement humain s'appuie sur des faits précis : une entrée programmée à une heure confortable pour un bon accueil du résident ; un salarié qui prend le temps de lui faire visiter l'établissement pour l'aider à se repérer ; une place au restaurant anticipée et dont la pertinence est évaluée dès les premiers jours ; un recueil, précoce aussi, des habitudes de vie du résident, par le psychologue et l'animateur, en vue du travail d'accompagnement ; un point fait, après quelques semaines, entre le résident (si son état de santé le permet), son référent familial, l'infirmier coordonnateur et le responsable administratif pour donner des réponses aux demandes non satisfaites par la rédaction du contrat de séjour, désigner une personne de confiance en vue de la rédaction des directives anticipées, et proposer de participer à la vie de l'établissement (commission de vie sociale, bénévolat...).
La stabilité du personnel, qui accompagne le résident, est primordiale, car elle favorise le respect des habitudes de vie, crée une ambiance familiale et permet que l'information concernant le résident circule aisément entre tous les professionnels qui l'entourent.
(*) Etablissement d'Hébergement pour Personne Agée Dépendante.
(**) Communiqué de la Plateforme de Communication Rapide de l'Académie validé par les membres du Conseil d'administration le 20 mai 2022.
Dépendance et 5éme risque : société et viellissement,accueil et accompagnement des personnes âgées, couverture de la dépendance, enjeux démographiques