Le SNSA (Syndicat National des Sociétés d'Assistance) qui représente 96 % de l'activité des assisteurs en France, annonce ses résultats 2014.
Si l'activité de la profession est restée quasi étale en France, elle a poursuivi sa croissance dans le monde, particulièrement en Asie pour l'activité automobile et aux USA pour le voyage.
En revanche, pour la première fois depuis leur déploiement chez les assisteurs, les services à la personne et l'assistance à domicile connaissent un recul d'activité.
« Les revirements successifs des mesures fiscales commencent à affecter l'activité », explique Nicolas Gusdorf, président du SNSA, avant de poursuivre « aujourd'hui, notre métier a évolué de l'intervention ponctuelle vers l'assistance dans la durée. La connectivité contribue largement à cette évolution, mais nous restons très vigilants sur la révolution du tout connecté, la dimension humaine, ne pouvant être écartée. »
Focus : Habitat / Assistance santé à domicile / Services à la personne
Aujourd'hui, l'enjeu est de pouvoir apporter des réponses globales autour des moments de vie, au travers de la mise en place de bouquets de services intégrant la dimension sociale et conviviale mais aussi la dimension santé, facilitant ainsi la vie de la personne.
Les sociétés d'assistance sont depuis plusieurs années préparées au virage de la dépendance (services d'accompagnement dans la durée, suivi médical, aide à domicile, programme d'aide aux aidants...).
Le SNSA s'impatiente : malgré les différents chantiers sur la dépendance et le vieillissement de la population, la réforme n'est toujours pas mise en place
Depuis de nombreuses années, le SNSA est sollicité sur différents travaux initiés par les gouvernements au sujet de la dépendance.
Si en mars dernier la question du maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie a été évoquée dans le projet de loi sur l'adaptation de la société au vieillissement, le sujet des modalités opérationnelles des services à apporter aux personnes âgées dépendantes reste un problème. Le système actuel d'aides et d'allocations, mal coordonnées et souvent méconnues, impacte fortement le budget de la sécurité sociale et celui des départements sans apporter pour autant une solution globale.
« Concernant le déploiement des SAP autour de la personne dépendante, les assisteurs sont depuis de nombreuses années structurés pour en coordonner tous les acteurs. Des partenariats public-privé apporteraient des solutions complètes et immédiates à cette grave problématique.», déclare Nicolas Gusdorf, avant d'ajouter : « La profession s'est voulue elle-même exemplaire sur ce sujet et a pris des mesures au niveau de la branche pour renforcer le statut des salariés de l'assistance dans l'obligation d'aider un proche en fin de vie. »
Dans un contexte sociétal complexe, la solidarité familiale ne peut plus être la seule solution. De leur côté, Sécurité Sociale et départements qui subventionnent aujourd'hui l'APA n'ont déjà plus les budgets suffisants pour continuer à financer les besoins d'une population en constante croissance (en 2060, les prévisions chiffrent deux fois plus de personnes dépendantes - entre 1,9 million et 2,7 millions de dépendants selon le scénario retenu pour l'évolution de l'espérance de vie - Source : INED).
Le marché de l'assurance privée, quant à lui, se rétracte.
En 2013 pour la première fois depuis le suivi statistique des « contrats « dépendance », la FFSA enregistrait une baisse de 8 % des souscriptions, une tendance qui s'est accélérée cette année.
Le secteur représente de surcroît un gisement d'emplois considérable alors que si la situation actuelle perdure, le travail totalement ou partiellement non déclaré pourrait atteindre 45 % d'ici 2016. Un manque à gagner pour les finances publiques chiffré entre 2 et 5 milliards d'euros.*
* Chiffres extraits de l'étude d'Oliver Wyman pour Marsh & Lennan Companies
Les services à domicile se répartissent en deux catégories : les services à la personne et l’assistance habitation.
Aujourd’hui, les sociétés d’assistance peuvent assurer des prestations dans la durée, grâce à leurs réseaux de prestataires sur toute la France, 7/7 jours, 24/24h.
Quelques informations utiles sur les Services à Domicile
Les prestations à domicile restent le premier souhait des personnes dépendantes et de leur entourage (sondage FFSA/CNSA). Si les atouts humains liés à ces prestations sont multiples (sentiment pour la personne concernée de garder sa dignité, garder son domicile, continuer ses habitudes et se maintenir physiquement), l’aspect financier est évident, sachant que la retraite moyenne d’un français en 2014 était de 1 256 € / mois.
Dans le cas d’une personne dépendante et résidant à Paris :
(1) Source : Mutuaide Assistance
(2) Source : lesmaisonsderetraites.fr
Côté Services à la Personne (SAP)
Si la crise impacte légèrement les prestations à domicile dites « de confort », les prestations de maintien à domicile pour les personnes fragiles (auxiliaire de vie, garde d’enfants, aide ménagère), continuent de progresser.
Exemples de garanties
Pour faciliter le quotidien des personnes fragilisées :
Pour aider l’enfant lorsque celui-ci est blessé ou malade ou lorsqu’un de ses parents est immobilisé :
Pour accompagner la personne dans la durée :
Pour soutenir une personne en difficulté :
La dépendance : l’enjeu du XXIe siècle
La dépendance est un axe majeur de développement en raison d’une population vieillissante et désireuse de rester le plus longtemps possible à domicile. Les prestations liées à la santé sont très demandées : suivi de maladies chroniques, accompagnement lors des hospitalisations...
Les services de télé-conseils santé ou e-santé sont de plus en plus demandés par des consommateurs qui ont besoin d’être rassurés et accompagnés par un professionnel de la santé dans le cadre de suivi de maladies chroniques, d’un traitement ou tout simplement pour un avis médical.
Les assisteurs, conscients qu’il est difficile d’accompagner une personne dépendante, ont mis en place un service d’aide aux aidants. Ce service consiste à guider l’aidant dans son quotidien (conseil médicaux, aide pratique) et à apporter une solution de remplacement pour lui redonner de l’oxygène, lui qui est souvent un proche de la personne dépendante.
Les chiffres par secteur
Services à domicile
Médical
Services d'Informations / Conciergerie
Automobile
L'assistance des biens a évolué au fil des années vers une assistance à la personne, et ce, tant dans sa mobilité que dans son bien être au quotidien. La connectivité a favorisé cette évolution.
Si aujourd'hui la réflexion sur les objets connectés s'inscrit naturellement dans tous les développements de nouveaux services d'assistance, elle prend soin à ne pas céder au chant du « tout connecté » pour laisser la place indispensable à l'humain qui reste l'ADN de l'assistance.
Les diverses expériences prouvent que si le consommateur est en demande d'immédiateté et du concept « ATAWADAC »(1), il a d'autant plus besoin d'être rassuré par une personne qui puisse comprendre la singularité de sa situation, ce que ne peut offrir le « machine to machine » qui pourrait être une nouvelle source de stress.
« Les objets connectés présentent des atouts considérables pour accompagner les personnes au quotidien, mais nous restons vigilants sur certaines utilisations dans le domaine de la santé. Nous devons nous préparer dans un futur proche à ce que représenteront pour les assisteurs les applications de « Quantified Self » déjà proposées par les géants du web », explique Nicolas Gusdorf, président du SNSA.
Au-delà des multiples services connectés déjà proposés par les sociétés d'assistance, des expérimentations sont en cours pour faciliter le quotidien des personnes fragilisées à domicile, entre autres par le biais d'un robot « à tout faire » qui, outre ses fonctions d'aide et d'alerte, permettrait un lien visio avec les personnes à distance. La télémédecine devrait, quant à elle, commencer à voir le jour courant 2015.
(1) Any Time, Anywhere, Any Device, Any content
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