Les sociétés d'assistance généralisent les services connectés à tous les métiers

Le SNSA annonce ses résultats 2014.

Publié le 17 avril 2015


Le SNSA (Syndicat National des Sociétés d'Assistance) qui représente 96 % de l'activité des assisteurs en France, annonce ses résultats 2014.

Si l'activité de la profession est restée quasi étale en France, elle a poursuivi sa croissance dans le monde, particulièrement en Asie pour l'activité automobile et aux USA pour le voyage.
En revanche, pour la première fois depuis leur déploiement chez les assisteurs, les services à la personne et l'assistance à domicile connaissent un recul d'activité.
« Les revirements successifs des mesures fiscales commencent à affecter l'activité », explique Nicolas Gusdorf, président du SNSA, avant de poursuivre « aujourd'hui, notre métier a évolué de l'intervention ponctuelle vers l'assistance dans la durée. La connectivité contribue largement à cette évolution, mais nous restons très vigilants sur la révolution du tout connecté, la dimension humaine, ne pouvant être écartée. »

  • C.A. France : 2,572 milliards d'euros > + 0,27 %
  • C.A. Monde : 6,660 milliards d'euros > + 4,5 %
  • Nombre de dossiers France : 8 354 300 > -1,6 %
  • Effectifs France : 9 530 personnes > + 6,4 %


Focus : Habitat / Assistance santé à domicile / Services à la personne

  • C.A. : 460 M€, (+ 1,1 % par rapport à 2013).
  • Nombre de dossiers : 1 205 000 (-2,3 % par rapport à 2013).
    Cette activité représente 17,9 % du C.A. et 14,4 % des dossiers traités.


Aujourd'hui, l'enjeu est de pouvoir apporter des réponses globales autour des moments de vie, au travers de la mise en place de bouquets de services intégrant la dimension sociale et conviviale mais aussi la dimension santé, facilitant ainsi la vie de la personne.

Les sociétés d'assistance sont depuis plusieurs années préparées au virage de la dépendance (services d'accompagnement dans la durée, suivi médical, aide à domicile, programme d'aide aux aidants...).

  • L'assistance habitation connaît un développement continu sur les interventions d'urgence et sur les activités brun, blanc, et a connu un pic d'activité en début d'année, durant le week-end de la pentecôte et en septembre, à cause des événements climatiques (30 tempêtes enregistrées en janvier/février).

  • Pour la première fois, ce secteur connaît un recul d'activité sur la partie assistance à domicile (aide au quotidien et au maintien à domicile, accompagnement dans la durée) et les Services à la personne (cadre Borloo).

  • L'accessibilité aux soins pour tous est au coeur des enjeux de demain grâce aux avancées de la télémédecine, de la téléconsultation et de la télésurveillance, dont l'objectif est de faire baisser les coûts de prise en charge et d'améliorer le suivi longitudinal des patients - sans se substituer aux professionnels de santé mais en complémentarité avec eux.


Le SNSA s'impatiente : malgré les différents chantiers sur la dépendance et le vieillissement de la population, la réforme n'est toujours pas mise en place

Depuis de nombreuses années, le SNSA est sollicité sur différents travaux initiés par les gouvernements au sujet de la dépendance.

Si en mars dernier la question du maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie a été évoquée dans le projet de loi sur l'adaptation de la société au vieillissement, le sujet des modalités opérationnelles des services à apporter aux personnes âgées dépendantes reste un problème. Le système actuel d'aides et d'allocations, mal coordonnées et souvent méconnues, impacte fortement le budget de la sécurité sociale et celui des départements sans apporter pour autant une solution globale.

« Concernant le déploiement des SAP autour de la personne dépendante, les assisteurs sont depuis de nombreuses années structurés pour en coordonner tous les acteurs. Des partenariats public-privé apporteraient des solutions complètes et immédiates à cette grave problématique.», déclare Nicolas Gusdorf, avant d'ajouter : « La profession s'est voulue elle-même exemplaire sur ce sujet et a pris des mesures au niveau de la branche pour renforcer le statut des salariés de l'assistance dans l'obligation d'aider un proche en fin de vie. »

Dans un contexte sociétal complexe, la solidarité familiale ne peut plus être la seule solution. De leur côté, Sécurité Sociale et départements qui subventionnent aujourd'hui l'APA n'ont déjà plus les budgets suffisants pour continuer à financer les besoins d'une population en constante croissance (en 2060, les prévisions chiffrent deux fois plus de personnes dépendantes - entre 1,9 million et 2,7 millions de dépendants selon le scénario retenu pour l'évolution de l'espérance de vie - Source : INED).

Le marché de l'assurance privée, quant à lui, se rétracte.
En 2013 pour la première fois depuis le suivi statistique des « contrats « dépendance », la FFSA enregistrait une baisse de 8 % des souscriptions, une tendance qui s'est accélérée cette année.

Le secteur représente de surcroît un gisement d'emplois considérable alors que si la situation actuelle perdure, le travail totalement ou partiellement non déclaré pourrait atteindre 45 % d'ici 2016. Un manque à gagner pour les finances publiques chiffré entre 2 et 5 milliards d'euros.*

* Chiffres extraits de l'étude d'Oliver Wyman pour Marsh & Lennan Companies


Focus sur Les Services à Domicile


Les services à domicile se répartissent en deux catégories : les services à la personne et l’assistance habitation.
Aujourd’hui, les sociétés d’assistance peuvent assurer des prestations dans la durée, grâce à leurs réseaux de prestataires sur toute la France, 7/7 jours, 24/24h.

Quelques informations utiles sur les Services à Domicile

Les prestations à domicile restent le premier souhait des personnes dépendantes et de leur entourage (sondage FFSA/CNSA). Si les atouts humains liés à ces prestations sont multiples (sentiment pour la personne concernée de garder sa dignité, garder son domicile, continuer ses habitudes et se maintenir physiquement), l’aspect financier est évident, sachant que la retraite moyenne d’un français en 2014 était de 1 256 € / mois.

Dans le cas d’une personne dépendante et résidant à Paris :

  • > le coût moyen de ses prestations à domicile : 1 800 € / mois(1)
  • > coût moyen à la charge du résident en maison de retraite médicalisée à Paris : 2 780 € / mois(2)


(1) Source : Mutuaide Assistance
(2) Source : lesmaisonsderetraites.fr

Côté Services à la Personne (SAP)

Si la crise impacte légèrement les prestations à domicile dites « de confort », les prestations de maintien à domicile pour les personnes fragiles (auxiliaire de vie, garde d’enfants, aide ménagère), continuent de progresser.

Exemples de garanties

Pour faciliter le quotidien des personnes fragilisées :

  • Aide ménagère à domicile, livraison de courses domestiques, de repas, livraison de médicaments, services de proximité (coiffure à domicile, jardinage, service de linge…).
  • Recherche d’établissements de soins, (traitement, cure, rééducation), et de professionnels spécialisés, transport en ambulance.
  • Ecoute psychologique en cas d’événement traumatisant, transmission de messages urgents.
  • Transfert et garde des animaux domestiques.
  • Déplacement d’un proche au chevet du patient.


Pour aider l’enfant lorsque celui-ci est blessé ou malade ou lorsqu’un de ses parents est immobilisé :

  • Déplacement d’un proche en cas d’hospitalisation.
  • Garde des enfants, soutien scolaire à domicile, conduite à l’école par le moyen approprié.
  • Transfert des enfants chez un proche ou déplacement d’un proche à domicile, pour garder l’enfant en cas d’immobilisation de ses parents.

Pour accompagner la personne dans la durée :

  • Agencement du domicile en fonction du handicap et des besoins de la personne.
  • Appels à des professionnels : auxiliaires de vie, ergothérapeute, aide au langage des signes.
  • Suivi long terme de grands accidentés.
  • Accompagnement d’une personne handicapée à un rendez-vous, prise de rendez-vous en cas de déficit auditif.


Pour soutenir une personne en difficulté :

  • Ecoute et soutien psychologique par un psychologue par téléphone.
  • Mise à disposition d’une personne de compagnie.
  • Aide au sevrage d’addiction.
  • Organisation d’un système de téléassistance.

La dépendance : l’enjeu du XXIe siècle

La dépendance est un axe majeur de développement en raison d’une population vieillissante et désireuse de rester le plus longtemps possible à domicile. Les prestations liées à la santé sont très demandées : suivi de maladies chroniques, accompagnement lors des hospitalisations...

Les services de télé-conseils santé ou e-santé sont de plus en plus demandés par des consommateurs qui ont besoin d’être rassurés et accompagnés par un professionnel de la santé dans le cadre de suivi de maladies chroniques, d’un traitement ou tout simplement pour un avis médical.

Les assisteurs, conscients qu’il est difficile d’accompagner une personne dépendante, ont mis en place un service d’aide aux aidants. Ce service consiste à guider l’aidant dans son quotidien (conseil médicaux, aide pratique) et à apporter une solution de remplacement pour lui redonner de l’oxygène, lui qui est souvent un proche de la personne dépendante.



Les chiffres de l'Assistance


Les chiffres par secteur

Services à domicile

  • Chiffre d’affaires : 460 M€ > + 1,1 % vs 2013
  • Nombre de dossiers : 1 205 000 > -2,3 % vs 2013
  • Cette activité représente 17,9% du C.A. France et 14,4 % des dossiers traités par la profession.


Médical

  • Chiffre d’affaires : 253 M€ > -10,7 % vs 2013
  • Nombre de dossiers : 179 546 > -4,8 % vs 2013
  • Cette activité représente 9,8 % du C.A. France et 2,1 % des dossiers traités par la profession.

Services d'Informations / Conciergerie

  • Chiffre d’affaires : 270 M€ > - 2 % vs à 2013
  • Nombre de dossiers : 1 389 799 > + 12 % vs 2013
  • Cette activité représente 10,5% du C.A. France et 16,6 % des dossiers traités par la profession.


Automobile

  • Chiffre d’affaires : 1,589 Md€ > + 2,6 % vs 2013
  • Nombre de dossiers : 5 580 4120 > -4,25 % vs 2013
  • Cette activité représente 61,8 % du C.A. France et 66,8 % des dossiers traités par la profession.



La connectivité dans l'Assistance


L'assistance des biens a évolué au fil des années vers une assistance à la personne, et ce, tant dans sa mobilité que dans son bien être au quotidien. La connectivité a favorisé cette évolution.
Si aujourd'hui la réflexion sur les objets connectés s'inscrit naturellement dans tous les développements de nouveaux services d'assistance, elle prend soin à ne pas céder au chant du « tout connecté » pour laisser la place indispensable à l'humain qui reste l'ADN de l'assistance.

Les diverses expériences prouvent que si le consommateur est en demande d'immédiateté et du concept « ATAWADAC »(1), il a d'autant plus besoin d'être rassuré par une personne qui puisse comprendre la singularité de sa situation, ce que ne peut offrir le « machine to machine » qui pourrait être une nouvelle source de stress.

« Les objets connectés présentent des atouts considérables pour accompagner les personnes au quotidien, mais nous restons vigilants sur certaines utilisations dans le domaine de la santé. Nous devons nous préparer dans un futur proche à ce que représenteront pour les assisteurs les applications de « Quantified Self » déjà proposées par les géants du web », explique Nicolas Gusdorf, président du SNSA.

Au-delà des multiples services connectés déjà proposés par les sociétés d'assistance, des expérimentations sont en cours pour faciliter le quotidien des personnes fragilisées à domicile, entre autres par le biais d'un robot « à tout faire » qui, outre ses fonctions d'aide et d'alerte, permettrait un lien visio avec les personnes à distance. La télémédecine devrait, quant à elle, commencer à voir le jour courant 2015.

(1) Any Time, Anywhere, Any Device, Any content



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