A la veille d’un projet de loi d'adaptation de la société française au vieillissement promis par la Ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie, la Croix-Rouge française attend beaucoup de la refondation de l’aide à domicile et espère des financements à la hauteur des enjeux liés au maintien à domicile des personnes fragilisées.
- Il n’y a plus de temps à perdre
Acteur associatif national d’aide et de soins à domicile auprès des personnes fragilisées, la Croix-Rouge française attend le respect du calendrier concernant la loi Autonomie avec une mise en oeuvre, sur le volet domicile, dès fin 2014.
Elle souhaite également de cette loi d’orientation et de programmation, des financements à la hauteur des enjeux d’accompagnement et de prévention liés au maintien à domicile notamment à travers la contribution additionnelle solidarité autonomie (CASA), prélevée sur les retraites.
Malgré le contexte économique difficile, les législateurs doivent s’emparer au plus vite de cet enjeu de société qui touche chacun de nos concitoyens confronté à une situation de perte d’autonomie pour lui ou son entourage, ou tout simplement soucieux de pouvoir choisir, le moment venu, de rester à son domicile pour réaliser son projet de vie.
Chacun doit pouvoir bénéficier de ce service d’intérêt général tout en bénéficiant des principes d’universalité, d’équité de traitement, de continuité et d’accessibilité territoriale et financière qui rejoignent les 7 principes fondateurs de la Croix-Rouge française.
- La Croix-Rouge française plus que jamais engagée
Avec une offre diversifiée de 4 400 places en Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) adossés à des Centres de Soins Infirmiers (CSI) et 2 millions d’heures réalisées en aide à domicile (SAAD) et ce, grâce à l’engagement de 3 500 salariés, la Croix-Rouge française est un opérateur responsable et déterminé à poursuivre son engagement dans le secteur du domicile répondant à une attente sociale forte.
Il s’agit en effet, d’un maillon indispensable de repérage des fragilités, de prévention et d’accompagnement des personnes âgées, handicapées ou dans une situation ponctuelle difficile.
Tout en poursuivant ses actions de redressement économique, la Croix-Rouge française entend maintenir son exigence de qualité et de professionnalisation.
Elle ne peut plus admettre des différences majeures de financement des prestations entre les territoires (allant jusqu’à 40%) et un manque de visibilité total de l’offre de service, qui profitent à des acteurs réalisant un véritable dumping social, au détriment des personnes accompagnées et de leurs proches.
Malgré la réalisation d’un programme ambitieux de modernisation des services à domicile cofinancé par la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie(CNSA) et des aides exceptionnelles des fonds de restructuration, la Croix-Rouge mobilisera encore cette année près de 8 M€ sur ses fonds propre pour soutenir financièrement ses SAAD.
- Une journée d’étude sur les SPASAD le 29 novembre prochain
La Croix-Rouge, aux côtés des fédérations non lucratives du secteur, nourrit beaucoup d’espoir dans la refondation de l’aide à domicile lancée en juillet dernier à travers les expérimentations de nouvelles modalités de tarification et de contractualisation qui répondent davantage aux besoins des personnes et aux impératifs de gestion en sortant d’une tarification à l’heure devenue complètement archaïque.
Le cadrage politique posé par les ministres concernées et l’assemblée des départements de France va enfin dans le bon sens : « L’aide à domicile en direction de personnes vulnérables (…) ne saurait se réduire à une prestation de service à la personne banalisée dans le marché des services. A ce titre, elle requiert une action de régulation pourfaire prévaloir la protection des personnes accompagnées sur toute autre considération. ».
Mais il est désormais urgent de passer du discours à l’action et le secteur privé non lucratif est force de proposition pour nourrir cette ambition.
Des solutions existent en effet pour faire émerger des opérateurs pivot de prévention, d’aide et de soin à domicile sur des territoires de proximité répondant aux enjeux des parcours de vie des personnes.
La FEHAP, la Croix-Rouge française et l’assemblée des départements de France proposeront ainsi le 29 novembre prochain, la première journée d’étude sur les SPASAD appelés à jouer un nouveau rôle autour de la prévention et de la coordination.
Les professionnels du domicile n’abandonnent pas les personnes fragilisées accompagnées pour descendre dans la rue mais les attentes formulées n’en sont pas moins légitimes.