La maladie, la peur, la mort.

La peur de la maladie, la peur de la mort, le lot de chacun de nous, le lot des aidants qui accompagnent jusqu'au bout. Joy a le moral dans les chaussettes depuis hier. Hier je lui ai appris que la mère d'un « neveu » par alliance avait été diagnostiquée avec une tumeur dans le cerveau et dans les poumons. Elle avait eu un cancer du sein il y a 5 ans, elle était considérée comme « guérie », et en fait, des cellules avaient migré et elles se sont installées ailleurs dans son corps. Joy est elle aussi « guérie » de son cancer du sein de l'année dernière selon les médecins. Mais Joy, elle me dit qu'elle ne se sent pas guérie. J'ai hésité une minute avant de lui parler de cette nouvelle, je savais que si je la lui donnais, cela ouvrirait la porte à toutes ses angoisses, ses peurs. Mais d'un autre côté, ne pas lui dire alors que tôt ou tard elle l'apprendra ?

Joy m'a rassurée et m'a dit que j'avais bien fait de l'avertir tout de suite. Mais le résultat est là : elle a le moral dans les chaussettes. Joy a accompagné notre sœur dans son dernier voyage il y a 4 ans. Notre sœur elle aussi avait eu un cancer du sein, traité, « guéri », mais cela n'a pas empêché la maladie de revenir plusieurs années plus tard. Je vais écouter Joy me dire ses peurs si elle a envie de parler de ses peurs.

Mais là, aujourd'hui, aidante de ma sœur Joy, je suis pleine de rage. Le tableau d'Elise illustre exactement ce que je ressens. Une courte phrase, seulement trois mots, « je vous hais », et tout est dit. Elise ne m'a jamais dit si ce tableau qu'elle a peint est en relation avec son propre rôle d'aidante. Mais c'est sûr que son tableau exprime ce que je ressens là, à l'instant, face à la maladie, la peur, la mort.

Emilie, aidante de ma soeur Joy, considérée comme "guérie" par les docteurs, mais Joy ne se sent pas "guérie" elle...