A l'occasion des 5èmes Forums Patients, la fondation reconnue d’utilité publique A.R.CA.D – Aide et Recherche en CAncérologie Digestive - organise de mars à mai, 12 rendez-vous à travers la France à Avignon, Bordeaux, Châlons-en-Champagne, Châteauroux, Marseille, Nantes, Orléans, Rennes, Paris, Saint-Dizier et Strasbourg, des rencontres et échanges entre patients, accompagnants et soignants.
Une lutte décisive
Aujourd’hui en France, 4 hommes sur 100 et près de 3 femmes sur 100 risquent de développer un cancer du côlon-rectum au cours de leur vie avant 75 ans.
Malgré ces chiffres éloquents, il reste beaucoup à faire pour améliorer la prise en charge, l’accompagnement des patients et dynamiser la recherche clinique dans ce domaine.
C’est pourquoi fin 2006, le Professeur Aimery de Gramont, le GERCOR (Groupe Coopérateur Multidisciplinaire en Oncologie)et la FFCD (Fédération Francophone de Cancérologie Digestive) ont créé la fondation A.R.CA.D - Aide et Recherche en CAncérologie Digestive - exclusivement dédiée à la lutte contre les pathologies digestives.
De l’information à l’échange
Dès 2009, la fondation A.R.CA.D a mis en place des forums régionaux, sous forme de conférence-débats, pour échanger sur le cancer colorectal et mieux connaître les différents spécialistes ou acteurs impliqués dans la prise en charge et le suivi de la maladie.
Plusieurs spécialistes de chaque région (hospitaliers ou libéraux) présentent à leur tour des sujets sur les différents aspects des traitements et de la prise en charge du cancer du côlon et du rectum et une partie des interventions est consacrée aux aspects pratiques.
L’objectif de ces rencontres est de favoriser les échanges et les questions après chaque présentation de spécialiste.
Pour s’inscrire à ces forums et consulter les programmes un mini-site d’information a été en ligne en janvier 2013 sur le site de la fondation A.R.CA.D en
http://www.forum-patients-cancer-colorectal.fr
Les 5èmes Forums Patients sur la prise en charge du cancer du côlon et du rectum en mars et mai 2013
Ces forums régionaux, sous forme de conférence-débats, ont pour objectifs d’échanger sur le cancer colorectal et de mieux connaître les différents spécialistes ou acteurs impliqués dans la prise en charge et le suivi de la maladie dans les régions de France dont l’incidence est la plus importante.
Plusieurs spécialistes de chaque région (hospitaliers ou libéraux) présentent des sujets sur les différents aspects des traitements et de la prise en charge du cancer du côlon et du rectum.
Une partie des interventions est également consacrée aux aspects pratiques pour conseiller les patients dans la manière de mieux vivre le cancer à tous les stades de la maladie, du diagnostic à la rémission.
L’objectif de ces rencontres est de créer un environnement convivial pour favoriser les questions, le dialogue entre les professionnels de santé et les patients, et entre patients.
Sujets abordés au cours du Forum Patients
Oncologie
Radiothérapie
Chirurgie
Qualités de vie et de gastro-entérologie
Qualité de vie et conseils pratiques
2013A propos de la Fondation A.R.CA.D _ Aide et Recherche en CAncérologie Digestive
Unique fondation reconnue d'utilité publique en France exclusivement dédiée à la lutte contre les cancers digestifs
Les cancers digestifs concernent l'oesophage, l'estomac, le pancréas, le côlon-rectum et le foie.
Avec 60 000 nouveaux cas enregistrés chaque année en France et la responsabilité de 40 000 décès, ils représentent 25 % des cas de cancers. En dépit de cette lourde incidence, ces pathologies ne sont pas encore suffisamment reconnues comme des urgences dans la lutte contre le cancer.
Aujourd'hui en France, près de 4 hommes sur 100 et 2,5 femmes sur 100 risquent de développer un cancer du côlon-rectum au cours de leur vie avant 75 ans.
Le cancer du côlon-rectum est encore responsable de 17 500 décès chaque année.
Il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la prise en charge et l'accompagnement des patients et également pour dynamiser la recherche clinique dans ce domaine.
C'est la raison pour laquelle la fondation A.R.CA.D a été créée autour du professeur Aimery de Gramont, médecin clinicien de renommée internationale et de deux associations de recherche clinique, le Gercor (Groupe Coopérateur Multidisciplinaire en Oncologie) et la FFCD (Fédération Francophone de Cancérologie Digestive).
Forts d'une expérience reconnue et d'une compétence incontournable dans le domaine des pathologies digestives, les acteurs d'A.R.CA.D comptent bien mobiliser au sein de cette nouvelle institution les meilleurs intervenants français et internationaux dans l'objectif de faire progresser plus rapidement les traitements de ces maladies encore peu ou mal connues du grand public.
La création de la fondation A.R.CA.D représente un véritable espoir tant pour les patients que pour les médecins qui ont choisi de s'investir dans la recherche concernant ces pathologies.
Elle aidera les patients, leur famille, leurs amis pour qu'ils reçoivent informations et conseils au moment du diagnostic comme pendant le traitement, pour qu'ils comprennent la maladie et les options thérapeutiques proposées et pour qu'ils accèdent au meilleur traitement possible.
Enfin, elle apportera son aide aux médecins et professionnels de santé qui ont un projet sur les tumeurs digestives ou qui souhaitent participer à une étude clinique pour qu'ils trouvent les moyens de le faire.
Le cancer colorectal en France
Avec environ 40 500 nouveaux cas estimés en France en 2011, le cancer du côlon-rectum se situe, au troisième rang des cancers les plus fréquents chez l'homme et au deuxième rang chez la femme, après les cancers de la prostate (71 000 nouveaux cas), du poumon (39 500) et du sein (53 000).
D'après les estimations, le nombre de cancers colorectaux devrait augmenter dans les prochaines années pour atteindre 45 000 nouveaux cas annuels en 2020.
La majorité des nouveaux cas estimés en 2011 (71% chez les hommes et 95% chez les femmes) surviennent chez les personnes âgées de 50 ans et plus.
Près de quatre hommes sur 100 et 2,5 femmes sur 100 risquent de développer un cancer du côlon-rectum au cours de leur vie avant 75 ans.
Chez l'homme, le cancer du côlon-rectum se situe au troisième rang des décès par cancer derrière le cancer du poumon (29 100 décès) et devant le cancer du sein (11 500 décès) et représente 12 % de l'ensemble des décès par cancer, avec environ 17 500 décès estimés en 2011 (9 200 hommes et 8 300 femmes).
La mortalité par cancer en France, comme l'incidence des cancers, présente d'importantes disparités géographiques.
Chez l'homme, les taux de mortalité les plus élevés sont observés dans le Nord, le Nord-Est, le Nord-Ouest, la Bretagne, mais aussi dans le centre de la France. Les régions du Sud de la France et l'Ile-de-France sont moins touchées.
Chez la femme, les régions présentant les taux de mortalité les plus importants sont situés au Nord et à l'Est de la France, en Ile-de-France et en Bourgogne.
L'évolution de l'incidence et celle de la mortalité du cancer du côlon-rectum au cours des dernières années: la tendance est à la stabilisation de l'incidence et à une baisse de la mortalité chez l'homme et la femme.
Cette tendance favorable résulte principalement des progrès réalisés dans la détection de la maladie grâce à un diagnostic plus précoce, à l'amélioration de la prise en charge thérapeutique et à une diminution de la mortalité opératoire.
Aujourd'hui, la survie à 5 ans est de 56 % tous stades confondus et atteint 94 % lorsque le cancer colorectal est dépisté au stade I de la maladie.
Comme son nom l'indique, le cancer colorectal touche le côlon ou le rectum, deux organes situés entre l'intestin grêle et l'anus.
Le côlon, aussi appelé gros intestin, est la partie terminale du tube digestif située dans le prolongement de l'intestin grêle (ou petit intestin).
Il est composé de 3 parties :
- Le côlon droit, qui comprend le cæcum auquel est accolé l'appendice, puis le côlon ascendant qui se termine à l'angle droit, sous le foie.
- Le côlon transverse qui s'étend de l'angle droit à l'angle gauche, sous l'estomac.
- Le côlon gauche, qui commence à l'angle gauche, continue par le côlon descendant et se termine par le côlon sigmoïde situé autour et en arrière de la vessie.
Pour sa part, le rectum est la partie située dans le prolongement du côlon sigmoïde (charnière recto-sigmoïdienne) qui se termine par le canal anal.
Il se divise en haut, moyen et bas rectum.
La fonction du gros intestin consiste essentiellement à réabsorber le maximum de liquide provenant du bol alimentaire (masse alimentaire mastiquée, imprégnée de salive qui est déglutie) pour concentrer, former et stocker les matières fécales, résidus de la digestion des aliments.
La fonction principale du rectum est celle d'un réservoir qui permet de « stocker » les selles entre chaque défécation.
Il est aujourd'hui démontré que le cancer colorectal est la conséquence de mutations (modifications) successives de gènes ayant pour conséquence de transformer progressivement la cellule muqueuse intestinale normale en cellule cancéreuse ; on parle alors de transformation maligne.
Chez certaines personnes ayant hérité d'un gène anormal ou ayant acquis une mutation, la survenue de cancer colorectal est facilitée : chez ces individus, moins d'étapes sont nécessaires pour aboutir à la transformation maligne.
Le développement du cancer colorectal
L'intérieur du rectum et du côlon est constitué d'une même muqueuse formée de villosités (excroissances filiformes qui tapissent la surface des intestins) recouvertes de cellules superficielles appelées cellules épithéliales.
C'est au niveau de cette muqueuse que des mutations peuvent se produire, la transformant progressivement en tissu cancéreux.
La progression vers le cancer se fait par étape
• Dans un premier temps, des polypes dits adénomateux (ou adénomes) apparaissent. Entre 60 et 80 % des cancers colorectaux se développent à partir d'un polype ou d'un adénome.
Il s'agit de tumeurs bénignes (lésions pré-cancéreuses) résultant de la prolifération de cellules de la muqueuse.
Ils sont parfois arrondis, réguliers et en relief dans le côlon (polypes pédiculés), ou de forme plane, simples élévations non-ulcérées (polypes sessiles).
Les adénomes sont fréquents puisqu'ils concernent 1/3 des sujets de plus de 65 ans.
Toutefois, le délai moyen de cancérisation varie entre 5 à 10 ans.
• Dans un second temps, ces adénomes peuvent dégénérer en tumeur maligne du fait de l'accumulation d'anomalies génétiques.
Le risque de transformation d'un adénome en cancer varie en fonction de la taille et de la composition de ses cellules.
Il s'agit de cancers dits « adénocarcinomes lieberkühnien », le terme carcinome désignant un cancer se développant aux dépens de l'épithélium.
La prolifération des cellules cancéreuses échappe à tout contrôle de l'organisme.
La tumeur se développe d'abord dans la paroi de l'intestin puis les cellules cancéreuses migrent dans les ganglions lymphatiques (disposés le long d'un vaisseau lymphatique), et plus tard, dans l'ensemble de l'organisme pour constituer les métastases (dissémination des cellules cancéreuses dans les organes, les plus fréquentes se localisant au niveau du foie et des poumons).
Le côlon et le rectum constituent ce qu'on appelle le gros intestin, c'est-à-dire la dernière partie du tube digestif.
Environ 40 % des cancers touchent le rectum et 60 % le côlon avec pour localisation principale le côlon sigmoïde. La majorité de ces cancers touche donc la dernière partie du côlon.
Le cancer colorectal touche en majorité des personnes de 70 ans environ, mais son incidence augmente rapidement à partir de 55 ans, notamment chez l'homme.
Certains facteurs de risque peuvent toutefois exposer certaines personnes à cette forme de cancer plus tôt dans leur vie.
• La présence de polypes adénomateux ou adénomes
Le risque de cancérisation de ces derniers est proportionnel à leur taille : faible en dessous d'un centimètre, de l'ordre de 30 % au-delà de deux centimètres.
Toutefois, le délai moyen de cancérisation varie de 5 à 10 ans.
Le fait d'enlever le polype (exérèse) permet donc, à l'inverse, de réduire le risque de survenue du cancer.
Lorsqu'ils ne sont pas trop gros, l'ablation des polypes est réalisable dans la majorité des cas lors d'une coloscopie.
• La présence de maladies inflammatoires du tube digestif, comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, augmente le risque de transformation cancéreuse des cellules de l'intestin.
Ce risque est d'autant plus élevé que ces maladies sont anciennement diagnostiquées chez l'individu.
• Il existe également des facteurs héréditaires
Il a été démontré que le risque de cancer colorectal était accru chez une personne dont un parent est atteint de ce cancer.
Et il est encore plus important lorsque deux parents du premier degré sont atteints (parents, frères ou soeurs), surtout lorsque le cancer est survenu avant l'âge de 50 ans.
Le cancer colorectal peut être associé à des syndromes héréditaires prédisposant son occurrence: la polypose adénomateuse et le syndrome de Lynch.
• Des facteurs nutritionnels peuvent augmenter les risques de cancer colorectal.
Les régimes riches en protéines (viandes rouges) ou en graisses (surtout si elles sont d'origine animale) sont plus particulièrement mis en cause.
À l'inverse, d'autres facteurs nutritionnels sont reconnus comme protecteurs, notamment les fibres alimentaires contenues dans les légumes verts et les vitamines (en particulier A, C, D et E).
• Comme pour beaucoup de cancers, le tabac et l'alcool sont également des facteurs de risques clairement identifiés.
• Enfin, il semble de plus en plus que la sédentarité (absence d'exercice physique) et le surpoids (facteur qui multiplie par 2 le risque relatif de cancer colorectal) soient des facteurs de risques accrus, sur lesquels il est également possible d'agir.
Dépistage
Dans 1 cas sur 10, le cancer colorectal n'est révélé que tard par la découverte de métastases à distance (dissémination des cellules cancéreuses dans d'autres organes), notamment au niveau du foie.
Si le cancer colorectal est l'un des cancers les plus fréquents, responsable d'une mortalité élevée, il est aussi paradoxalement l'un des cancers pour lesquels il est possible d'agir facilement.
Il peut être guéri dans 9 cas sur 10 lorsqu'il est dépisté suffisamment tôt !
C'est dire l'importance du dépistage.
Pour diminuer le risque de cancer colorectal, il est nécessaire de détruire les polypes.
Ils sont donc recherchés systématiquement par coloscopie chez les sujets à risque (présentant des facteurs héréditaires).
Pour les personnes ne présentant pas de risque particulier, après 50 ans, un dépistage doit être pratiqué tous les 2 ans, par recherche de sang dans les selles par test Hémoccult®.
Il est positif chez 2 à 3 % des personnes âgées de 50 à 75 ans qui doivent alors être explorées par coloscopie.
Symptômes révélateurs de la maladie
Différents symptômes, associés ou non, peuvent révéler la présence d'un cancer colorectal.
- Les plus fréquents sont des troubles du transit.
Très banals, ces symptômes restent peu spécifiques.
Il faut donc être particulièrement attentif à tout changement du transit, tout particulièrement après 50 ans. Passé cet âge, diarrhée, constipation, ballonnements inhabituels doivent amener à consulter.
- Les saignements digestifs constituent un autre signe révélateur de cancer colorectal.
Souvent, ils sont mêlés aux selles. Le sang est rouge lorsque le saignement est abondant ou lorsqu'il survient dans la partie basse de l'intestin.
Il est noir (en partie digéré) lorsqu'il provient d'une partie plus haute de l'intestin.
Lorsque le saignement est chronique et non visible, il peut aller jusqu'à entraîner une baisse des globules rouges, appelée anémie.
- Les douleurs abdominales constituent un autre signe.
Parfois violentes, elles peuvent s'accompagner de ballonnements, de production de gaz ou de gargouillements. Là aussi, dans tous les cas, elles doivent amener à consulter.
- Une envie permanente d'aller à la selle est un autre signe révélateur de la pathologie.
- Certaines localisations tumorales, notamment lorsqu'elles se situent au niveau du côlon droit ou du cæcum, peuvent rester longtemps sans aucun signe apparent.
Dans ce cas, la pathologie peut être révélée par la présence d'une grosseur au niveau de la partie droite de l'abdomen, l'apparition d'une anémie, de douleurs ou encore de fièvres, le tout pouvant faire penser à une appendicite.
- Dans d'autres cas, c'est une complication qui va révéler le cancer : une occlusion intestinale, c'est-à-dire un arrêt des matières et des gaz accompagnés de douleurs violentes, de ballonnements très importants et de vomissements.
Ou encore une perforation intestinale qui, en plus des symptômes d'occlusion, se manifeste par un ventre très dur et l'apparition rapide de fièvre.
Le diagnostic
Le diagnostic de cancer colorectal repose sur la coloscopie totale.
Cet examen réalisé par le gastroentérologue permet à la fois de visualiser la tumeur mais aussi de réaliser des prélèvements de tissus atteints (ou biopsies), pour procéder à un examen anatomopathologique (examen histologique au microscope), et même l'exérèse (ou ablation) de polypes.
Réalisé en général sous anesthésie légère, cet examen se fait à l'aide d'un endoscope, appareil constitué de fibres optiques souples.
Il possède en général une source lumineuse, voire une mini-caméra connectée à un écran vidéo et des instruments permettant de réaliser des prélèvements ou une ablation.
D'autres techniques de diagnostic, évitant l'introduction d'un instrument dans l'intestin, sont encore en cours d'évaluation, comme l'utilisation du scanner ou la radiographie avec produit de contraste.
La coloscopie virtuelle par scanner permet de visualiser un cancer ou un polype, mais ne permet pas de prélèvement. Elle nécessite souvent la préparation de l'intestin.
En revanche, elle évite les exceptionnelles complications de la coloscopie et l'anesthésie générale.
La radiographie avec produit de contraste est un examen moins performant que la coloscopie virtuelle car il ne permet pas de dépister les petites anomalies.
Cela dit, il peut être utile en cas d'occlusion, combiné le plus souvent avec un scanner.
Le diagnostic de certitude est établi par un examen anatomopathologique de la tumeur prélevée lors de la coloscopie. Un bilan d'extension radiologique (radiographie-échographie et/ou scanner) est alors réalisé afin d'évaluer le stade de la maladie (présence ou non de métastases).
Les traitements
• La chirurgie reste le traitement de référence des cancers colorectaux.
Son but est double : ôter la tumeur (exérèse) et préciser le stade d'évolution du cancer.
On va pour cela enlever la partie de l'intestin concernée avant d'en rétablir la continuité, soit par chirurgie classique, soit si possible par coelioscopie.
Après avoir distendu la paroi abdominale avec du gaz carbonique, le chirurgien intervient à l'aide d'une caméra et d'instruments longs, introduits par des petits orifices pratiqués sur l'abdomen.
Lorsque la chirurgie par coelioscopie est envisageable, elle permet d'améliorer sensiblement la qualité de vie des patients (moins de douleurs post-opératoires, petite cicatrice, temps d'hospitalisation réduit...).
• La chimiothérapie est utilisée en préparation ou en complément de la chirurgie et parfois seule dans les stades les plus avancés de la maladie.
Ce traitement médicamenteux consiste à détruire les cellules tumorales soit en agissant directement sur la cellule, soit en la privant des éléments qui lui sont essentiels pour se multiplier.
Lorsque la chimiothérapie est administrée pour prévenir une rechute, le traitement est dit adjuvant.
Il concerne des cancers curables et opérés.
Pour les cancers en stades avancés (stades IV) présentant déjà des métastases, la chimiothérapie a parfois pour objectif de faire régresser la tumeur afin de permettre dans un second temps l'intervention chirurgicale.
Dans certaines situations plus avancées, le traitement ne permettra pas à l'intervention de se dérouler, mais il pourra permettre de stopper la progression du cancer.
On parle alors d'une chimiothérapie palliative
Différentes chimiothérapies sont utilisées dans le traitement du cancer colorectal et sont administrées, selon les cas, par voie intraveineuse en perfusion ou par voie orale sous forme de comprimés :
- Les médicaments dits « antimétabolites » privent les cellules malignes des moyens de se diviser (inhibition de la fabrication des protéines et de la réplication de l'ADN), provoquant ainsi leur mort.
Les cellules malignes sont d'autant plus sensibles à cet effet que contrairement aux cellules normales, elles sont constamment en état de multiplication.
Les plus utilisés sont le 5-fluorouracile, la capécitabine et dans une moindre mesure, l'uracile-tegafur et le raltitrexed. Leur effet est potentialisé par la vitamine B9, ou acide folinique (à ne pas prendre en dehors du traitement).
- L 'oxaliplatine
Ce dérivé du platine agit sur l'ADN de la cellule cancéreuse en créant des ponts inter ou intra-brins qui empêchent sa réplication et le casse, entraînant la perte de la cellule maligne.
- L'irinotecan
Ce traitement inhibe la topo-isomérase 1, une enzyme indispensable à l'ADN de la cellule cancéreuse pour réparer les cassures produites par l'enroulement du brin d'ADN lors de sa réplication, provoquant là-aussi la mort de la cellule maligne.
• De nouveaux types de médicaments très prometteurs sont actuellement utilisés, appelés « thérapies ciblées ».
Comme leur nom l'indique, contrairement aux chimiothérapies traditionnelles, ces thérapies n'agissent que sur les cellules cancéreuses et sont donc mieux tolérées par l'organisme (moins d'effets-secondaires).
• Les anticorps monoclonaux sont spécifiquement dirigés contre des récepteurs (membranaires ou circulants) ou des facteurs de croissance afin d'empêcher ainsi la transmission des signaux de prolifération (multiplication) au niveau des cellules cancéreuses.
Tous ont administrés par voie intraveineuse, le plus souvent associés à une chimiothérapie.
Trois anticorps sont actuellement utilisés pour traiter le cancer colorectal :
- Le bevacizumab
En empêchant la vascularisation nécessaire à la croissance des tumeurs, il a montré son efficacité en traitement de première et de seconde intention du cancer colorectal métastasique.
- Le cetuximab
Cet anticorps dirigé contre le récepteur d'un facteur de croissance des cellules cancéreuses s'avère inefficace si la tumeur possède une mutation du gène Kras, situation retrouvée dans 1/3 des cas.
Il est disponible pour traiter les cancers métastatiques du cancer colorectal en cas d'échec d'un premier traitement.
- Le panitumumab
Dirigé contre le même facteur de croissance que le cetuximab, il a lui aussi fait la preuve de son efficacité en l'absence de mutation du gène Kras chez des patients dont la tumeur aurait échappé à la chimiothérapie.
- D'autres molécules sont en cours de développement.
Il s'agit principalement d'inhibiteurs des enzymes intervenant sur des voies de signalisation intracellulaire.
• La radiothérapie (émission de rayons sur la tumeur) est également utilisée dans le traitement de certains cancers colorectaux, notamment lorsqu'ils touchent le rectum, le plus souvent en association avec la chirurgie et la chimiothérapie.
Son objectif ? Irradier précisément la tumeur en détruisant les cellules cancéreuses tout en préservant au maximum les cellules des tissus sains afin de diminuer le risque d'échec de la chirurgie (récidive locale de la tumeur).
Plusieurs études ont montré qu'elle permettait de réduire de 30 à 50 % le risque de récidives dans le petit bassin, améliorant ainsi la survie de manière significative.
Santé & Seniors : actualité santé pour les personnes âgées