« Mon livre, ma friandise », un livre de lecture pour les malades d'Alzheimer.
Maman a toujours adoré lire. Même si elle est malade Alzheimer depuis dix ans, elle a toujours un livre à la main. Ne plus pouvoir en profiter pleinement ( cognitivement et mnésiquement parlant) lui procure toujours une souffrance extrême se traduisant par un « tripotage des pages » et une lecture à voix haute ultra répétitive mais apaisante et sécurisante.
Afin de pallier à ce besoin de lecture rassurant car valorisant, j'ai créé à l'adresse des lecteurs Alzheimer un concept original, protégé avec mes histoires.
- Le concept : une histoire par page. Ainsi, quelle que soit la page ouverte, le malade lit ou relit une nouvelle histoire, sans la frustration de l'oubli. Il y a vingt et une histoires. Chaque histoire est accompagnée d'une illustration photo. C'est un concept qui peut se décliner à l'infini.
- Le titre :"Mon livre, ma friandise". Ceci, en référence à la véritable fixation du malade pour les livres, autant que pour la nourriture. De plus, c'est un titre chaleureux et accrocheur.
- Le contenu : De petites histoires variées, avec une pointe d'humour simple, dans lesquelles les malades peuvent se retrouver. Il n'y a ni table des matières, ni numérotation de pages afin d'aller, comme l'induit la maladie, à l'essentiel. A chaque fin de page, une inscription : « Fin de l'histoire », ceci afin de signifier au malade le passage à un nouveau récit.
- Le nombre d'histoires : Les lecteurs Alzheimer manquent de repères et d'initiative. Ils ont tendance à s'éterniser sur un livre, par manque de mémoire mais aussi par sécurité. Ils reviennent toujours au même livre à cause d'un sentiment d'inachevé. Avec seulement vingt et une histoires courtes, ils finiront par accepter de changer de livre.
- La longueur des histoires : La mémoire des malades s'inscrit désormais dans le court terme. C'est pourquoi, avec une histoire d'une seule page, on évite la montée d'angoisse liée à l'oubli systématique de ce qui s'est passé à la page précédente. Même si, très peu de temps après, le malade ne se rappelle plus ce qu'il a lu, même s'il ne se rappelle tout simplement plus d'avoir lu, il garde le sentiment d'achevé, le souvenir fugace d'un moment agréable et rassérénant.
- Les illustrations : Elles servent à stimuler le langage. En effet, parce qu'ils perdent peu à peu le vocabulaire, les malades ont du mal à nommer les objets. Les illustrations peuvent aussi activer leur capacité de réaction par le biais des images, humoristiques, inédites ou nostalgiques.
- Les prolongements possibles : Lorsque les malades ne savent plus lire, cette lecture courte donc efficace peut être faite par un aidant : elle régule alors leur humeur, sollicite leur mémoire et les échanges encore possibles.
Je suis confrontée à l'Alzheimer de Maman depuis dix ans et un constat s'impose : les malades n'ont plus de savoir- faire, plus de repère dans le temps ni l'espace . J'avoue que c'est un véritable « casse-tête » que de les occuper sans induire stress, dévalorisation donc angoisse. Mon postulat est donc de les assister, de les occuper sereinement et agréablement afin de triompher de leur mal-être, ne serait-ce qu'un moment.
Bien entendu, il s'agit aussi de faciliter leur accompagnement qui, pour être efficace et valorisant, impose toujours une succession d'activités brèves et variées. Cette méthode de lecture aboutie s'inscrit dans ces activités et peut sans nul doute faire vivre ou revivre aux malades des instants agréables qui
adouciront leur vie et, de ce fait, celle de leurs aidants, proches ou étrangers.
Infos pratiques :
Prix: 7 euros (hors frais de port) exclusivement sur le site http://atcs.wifeo.com/