La Fédération hospitalière de France (FHF) et les conférences des directeurs et des présidents de CME ont, à plusieurs reprises, manifesté leurs inquiétudes suite à l'accord conclu, en décembre 2014, par la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes avec les urgentistes. Aujourd'hui, les hospitaliers attendent un signal politique fort.
La FHF et les conférences des directeurs et des présidents de CME ne méconnaissent pas les difficultés liées à l'exercice professionnel de certaines disciplines hospitalières, au premier rang desquels la médecine d'urgence. Mais l'absence de concertation préalable à la conclusion de l'accord de décembre dernier, l'absence de mesures pour accompagner sa mise en œuvre ainsi que le non financement des mesures prévues leur font craindre une intensification des difficultés au sein des établissements et, in fine, une dégradation des conditions de travail des personnels.
Les conditions de travail des médecins urgentistes et, au-delà, de l'ensemble des praticiens hospitaliers sont une préoccupation réelle des responsables hospitaliers, en témoignent les propositions faites dans le cadre des travaux sur l'attractivité des carrières médicales. Parce que seule une approche globale de la gestion de l'hôpital permet d'améliorer les conditions de travail des personnels, la FHF et les conférences ont accueilli avec réserve l'accord de décembre destiné à une seule catégorie de personnel et qui a pour effet de neutraliser 20 % de leur temps de travail.
Devant ces réserves et face à la nécessaire évolution de l'organisation territoriale des urgences, la ministre a confié Jean-Yves Grall la réalisation d'un rapport dont les conclusions font consensus.
La FHF et les conférences attendent aujourd'hui de la part des pouvoirs publics des engagements forts et clairs sur :
- l'évolution de l'organisation des urgences ;
- les évolutions réglementaires de fonctionnement des services d'urgence ;
- l'accompagnement financier.
Ces préalables figuraient dans le texte de l'accord conclu avec les urgentistes. Ils sont en effet des conditions indispensables pour que l'application de l'accord ne se traduise pas, sur le terrain, faute de temps médical disponible, par une aggravation de la pénibilité du travail des médecins urgentistes, par une désorganisation de l'offre de soins, et donc par un accès aux soins plus difficile pour nos concitoyens.
Face aux pression exercées en local et ce avant toute réorganisation, la FHF et les conférences ont saisi officiellement la ministre sur ces différents points. Ils attendent qu'une rencontre soit organisée au plus vite avec les représentants des établissements pour que l'accord signé avec les urgentistes soit replacé dans un cadre global et cohérent. Dans l'attente de l'ouverture de discussions, la FHF et les conférences ont souhaité, à titre conservatoire, déposer un recours contre l'instruction ministérielle.
Philippe DOMY
Président de la conférence des directeurs généraux de CHU
Frédéric MARTINEAU
Président de la conférence des présidents de CME de CH
Pr Guy MOULIN
Président de la conférence des présidents de CME de CHU
Christian MÜLLER
Président de la conférence des présidents de CME de CHS
Zaynab RIET
Présidente de la conférence des directeurs de CH
Frédéric VALLETOUX
Président de la FHF
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