Sandrine Haas, directrice de la Nouvelle Fabrique des Territoires (NFT), le Pr Emmanuel Vigneron, géographe de la santé, et Yves-Jean Dupuis, directeur général de la FEHAP ont présenté ce Lundi 28 janvier 2012 après-midi, leur toute dernière étude : « les séjours longs du court séjour (MCO) ».
Une version courte et une version longue sont téléchargeables en libre accès sur le nouveau site internet de la FEHAP : www.fehap.fr / Onglet Publications / Rubrique Etudes. http://www.fehap.fr/jcms/cpe_5374/etudes
Cette étude sur les séjours longs du court séjour s’inscrit dans le cadre d’une collection plus large de travaux, répertoriés et accessibles également le site internet de la FEHAP, qui ont pour point commun d’appliquer « la méthode territoriale » dans le domaine de la santé et de l’accompagnement : à savoir de toujours interroger les particularités et enseignements des différents territoires de notre pays pour la réflexion, la décision publique et l’action opérationnelle.
En décidant il y a près d’un an de défricher ensemble les « séjours longs en MCO », l’intention commune de la FEHAP et de NFT était de mettre en lumière :
- Les enjeux des parcours de soins et d’accompagnement, dans une version transversale, tant sanitaire que médico-sociale ;
- Les différentes voies envisageables pour accentuer la fluidité des trajectoires de soins qui s’engagent ou se poursuivent dans les services de soins aigus, puisque la FEHAP se caractérise aussi par l’attention équivalente qu’elle porte aux autres champs que le court séjour, à savoir les Soins de suite et de réadaptation, la psychiatrie, l’HAD, la dialyse, les établissements et services sociaux et médico-sociaux pour personnes âgées et pour personnes handicapées ;
- D’éventuelles caractéristiques de séjours ou de patients ou d’établissements qui appelleraient une vigilance plus particulière du point de la survenance de séjours longs.
Comme souvent, le cheminement de cette étude a permis d’atteindre une large partie des objectifs prédéfinis mais a aussi fait émerger d’autres réalités stimulantes et parfois surprenantes :
- La géographie très nette de la survenue des séjours longs telle qu’il est possible aujourd’hui de l’analyser avec toutes les bases de données disponibles et selon des méthodes statistiques rigoureuses,
- Les modalités de calcul très discutables des « bornes hautes » (comme des bornes basses), qui ont pour objet de répercuter les durées atypiques de séjour dans la tarification à l’activité : les auteurs proposent à ce sujet une méthode plus simple, plus robuste à des critiques justifiées ;
- Les nettes différences de situation des établissements de santé, suivant leur statut, leur taille et leur profil d’activités, leur localisation géographique du point de vue de l’exposition au risque du séjour long en court séjour. Les petits établissements, notamment publics, sont les plus vulnérables
- Ces observations témoignent de multiples causes : des effets internes (taille critique, coordination) souvent suspectés mais qui ne sont pas mis ici en évidence , des effets externes qui eux sont tout à fait probants.
Ainsi, la lecture de cette étude intéressera :
- les médecins chargés de l’information médicale, sommés par leurs confrères et leurs directeurs « d’aller à la chasse » aux séjours longs, et qui ont souvent le sentiment d’en revenir bredouilles ;
- les décideurs publics, qui réfléchissent à l’évolution des modalités de calcul des bornes des séjours pour l’évolution de la T2A, de même qu’aux territoires qui pourraient être sélectionnés pour des expérimentations pilotes en matière de parcours de soins et d’accompagnement des personnes âgées ;
- les directeurs et les présidents de communautés médicales d’établissement qui souhaitent considérer cet enjeu interne, tant de qualité et de pertinence des soins que d’efficacité organisationnelle globale, notamment dans la nature et la réactivité des liens mis en place avec l’environnement des établissements de court séjour.