Premier appel d'offres transfrontalier européen sur la thématique du bien-vieillir : 2 PME françaises retenues
Représentant plusieurs milliers de structures sanitaires et médico-sociales, les centrales d'achat membres du consortium HAPPI (Healthy Ageing Public Procurement of Innovations) - Resah (France), NHS Commercial Solutions (Royaume-Uni), Mercur'Hosp (Belgique), SRC Piemonte (Italie), Fédération des hôpitaux luxembourgeois (Luxembourg), BBG Federal Procurement Agency (Autriche) et EHPPA (European Health Public Procurement Alliance) - ont constitué un groupement de commandes coordonné par le Resah et ont mis en commun leurs besoins de solutions innovantes dans le domaine du bien-vieillir afin de lancer le premier appel d'offres transfrontalier dans le domaine de la santé.
A l'issue de la procédure menée par le Resah, les centrales d'achat ont attribué à trois PME innovantes, dont deux françaises, les marchés relatifs au projet HAPPI. Pour la première fois, tout organisme européen ayant le statut de pouvoir adjudicateur et agissant dans le secteur sanitaire ou médico-social peut accéder à ces marchés en s'adressant à l'une des centrales d'achat membre du consortium.
Le projet HAPPI
Face au vieillissement de la population européenne, la Commission Européenne a lancé en 2011 un appel à projets visant à promouvoir l'achat public d'innovation en faveur du bien-vieillir dans le but de soutenir l'écosystème industriel.
7 centrales d'achat dont le Resah et 5 autres partenaires - Université de Turin (Italie), BITECIC (GB), Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP), BPI France, ICLEI (Allemagne) - ont constitué un consortium pour y répondre en présentant le projet HAPPI dont l'objectif est de réaliser un achat public conjoint d'innovation dans le domaine du bien-vieillir à l'échelle européenne.
Afin de concrétiser cette première initiative en Europe, les membres du consortium ont travaillé pendant deux ans pour :
Les 3 solutions retenues
A l'issue de ce premier appel d'offres, trois marchés viennent d'être attribués :
Le Resah a présenté les solutions HAPPI, à l'occasion des Salons de la Santé et de l'Autonomie qui se sont déroulés du 19 au 21 mai au Parc des Expositions à Paris.
Pour plus d'informations sur le projet HAPPI
Les innovations du process achat
Les travaux du projet HAPPI ont débouché sur des premières dans le process d’achat public groupé à l’échelle européenne.
Les premiers acheteurs des solutions innovantes retenues par les centrales d’achat membres du consortium pourront bénéficier d’une réduction de prix grâce à une subvention complémentaire de la Commission européenne, d’un montant global de 500 000 euros.
Pour accéder aux marchés, les établissements intéressés peuvent écrire à happi@resah.fr.
Compte tenu du succès de ce projet et de l’expérience acquise, les membres du consortium ont décidé de renforcer leur coopération et d’accueillir de nouvelles centrales d’achat européennes désireuses de participer à de futures campagnes d’achat groupé.
Le système Visualisation et alerte de chute (VAC) est une solution novatrice qui couple un software à un capteur optique pour détecter tout type de chute ou de perte de conscience, tout en préservant l’intimité de la personne.
Trois questions à Ramzi LARBI, directeur général de C2S, la start-up varoise qui a conçu cette solution innovante, fiable et peu onéreuse.
Comment la solution VAC révolutionne-t-elle la détection de chute ?
« Elle est novatrice à de multiples égards. Son algorithme inédit a été spécifiquement développé à l’attention des Ehpad et a bénéficié de leur retour d’expérience. La détection, ainsi que les alertes sur ordinateur ou sur Smartphone, sont entièrement automatisées. Le message, envoyé dans les dix secondes par mail ou texto est accompagné d’une photo floutée afin de respecter la vie privée du résident. Ainsi, ce sont les équipes des établissements de santé elles-mêmes qui vont intervenir en cas de chute. D’autre part, grâce au micro bidirectionnel associé au capteur, il est possible d’entrer immédiatement en communication avec la personne. C’en est donc fini des fausses alertes. Quant aux résidents, ils n’ont plus à porter les colliers et bracelets, qu’ils acceptent mal et oublient de remettre lorsqu’ils se relèvent la nuit. »
Quel intérêt un établissement de santé trouve-t-il à s’équiper du VAC ?
« Ils sont nombreux. Le premier réside dans l’amélioration de la sécurité des résidents qui, grâce à notre système, sont assurés d’être secourus rapidement en cas de chute. Cela conforte également les familles qui ne craignent plus que leurs proches demeurent de longues heures au sol. La deuxième est la priorisation des interventions, grâce à la levée de doute permise par la communication avec la personne. Cette possibilité de n’intervenir qu’en cas d’incident avéré est précieuse, notamment en horaires de nuit, lorsque l’effectif est réduit. Enfin, dans la mesure où l’établissement est totalement autonome pour traiter les alertes, sans aucun recours à un service de téléassistance annexe, le gain pécuniaire est très important. D’autant qu’il est possible de câbler toutes les chambres, mais de n’équiper que celles des résidents les plus susceptibles de chuter. Notre solution permet même aux établissements qui le souhaitent de créer un nouveau service : l’Ehpad à domicile, une solution d’avenir qui favorise le lien social. L’hôpital de Menton propose déjà ce type de prestation aux personnes qui retournent chez elles et souhaitent un suivi. »
Quelle est l’ambition de C2S à l’égard du marché HAPPI ?
« Bien sûr, j’espère que le marché HAPPI permettra la croissance du chiffre d’affaires de C2S. Mais, plus encore, j’en attends un changement de paradigme des solutions de détection de chute, que s’impose désormais l’idée de capteur optique et que la rupture technologique constituée par le VAC se démocratise. Il n’y avait pas eu d’innovation dans ce domaine depuis 25 ans, si bien qu’aujourd’hui, les Ehpad et les hôpitaux s’équipent encore de bracelets et de colliers, tout en étant conscients que cela ne répond pas vraiment à leurs besoins. Or le VAC, pour un coût qui, toutes proportions gardées, est presque équivalent, répond parfaitement à leur demande. »
C2S : Créative Specific Software
Concentré de technologie, le tapis de marche C-Mill reproduit l’environnement sensoriel – acoustique et visuel – susceptible de perturber la marche et intègre un puissant logiciel qui permet d’en évaluer tous les paramètres.
Entretien avec Frank Nieuwenhuis, fondateur et président-directeur général de ForceLink, l’entreprise néerlandaise qui réinvente la rééducation de la marche.
Quel est l’apport du C-MILL par rapport à d’autres tapis mécaniques ?
« Lorsqu’une personne marche, elle ne se contente pas de mettre un pied devant l’autre. Elle s’adapte dans le même temps à son environnement pour ajuster l’amplitude de son pas – sa hauteur ou sa longueur.
Par exemple si elle traverse une rue, elle doit soulever davantage le pied pour remonter sur le trottoir d’en face. Ce qui est simple pour une personne en bonne santé ne l’est plus du tout pour quelqu’un qui aurait été victime d’une attaque. Elle doit, comme un bébé, réapprendre à évaluer le sol, à régler leurs pas, etc.
C’est précisément pour la rééducation après un AVC que nous avons commencé à développer le C-Mill avant de nous apercevoir qu’il convenait à tous ceux qui ont perdu l’usage de la marche, que ce soit en raison d’un accident ou pour une cause neurologique comme la maladie d’Alzheimer par exemple. »
Quel avantage le C-MILL présente-t-il pour les spécialistes de la rééducation ?
« Habituellement, les professionnels doivent poser des obstacles sur le sol, créer des niveaux d’exercices, etc. Nous avons rassemblé toutes ces fonctionnalités dans le C-Mill qui réunit en 4m² un laboratoire complet et avancé de mal marche et un centre d’entraînement.
Les professionnels disposent d’une télécommande grâce à laquelle ils peuvent modifier aisément les paramètres de la séance. Grâce au logiciel Cue-Fors® qui enregistre toutes les données pour chaque patient, ils peuvent aussi imprimer des rapports récapitulatifs pour comparer les séances, prévoir l’évolution de la thérapie, etc. Ils gagnent donc en qualité et en temps.
C’est aussi le cas des patients qui bénéficient de séances adaptées à leur pathologie et à leur rythme de progression. »
Quelle est l’ambition de ForceLink à l’égard du marché HAPPI ?
« Nous rencontrons le même schéma auprès de tous les hôpitaux : il est très contraignant pour eux, dès lors qu’ils ont formulé l’expression d’un besoin, de se lancer dans un appel d’offres. C’est un véritable frein que de devoir l’écrire, le publier, effectuer l’analyse des candidatures.
Nous attendons beaucoup de la grande simplification apportée par HAPPI au processus d’achat public, et en particulier sur cette question du bien vieillir qui devient cruciale en Europe.
HAPPI a posé les fondations d’une méthode très intelligente pour intégrer l’innovation technologique dans le marché du médical et nous comptons bien nous appuyer sur ce marché pour donner à nos solutions C-Mill, Grail et Caren, le statut de protocole de traitement standard pour rééduquer la marche.
Nous espérons également, d’ici cinq ans, que l’entreprise aura acquis une dimension internationale grâce à des partenariats avec nos distributeurs. »
FORCELINK
« Tout faire pour le patient, mais rien à sa place » : c’est la devise créée pour Alter Éco Santé par son fondateur et dirigeant, Bernard Liausu.
Bernard Liausu revient sur le DM3® (Debout-Marche au 3e âge), équipement qui permet d’organiser des ateliers d’équilibre pour aider les personnes âgées à préserver et stimuler leurs fonctions locomotrices et leur équilibre.
Le DM3® n’est pas un produit technologique. En quoi réside son innovation ?
« Notre produit se présente dans une caisse compartimentée qui contient les trois tapis et les accessoires le complètent : plots, barres, etc. Il est innovant par sa compacité, son intégration et sa facilité d’utilisation par de nombreuses catégories professionnelles intervenant dans le soin des aînés. Il permet la mise en place en cinq minutes montre en main d’un atelier d’équilibre, qui se replie dans le même temps record. Et grâce aux repères qui figurent sur les tapis et qui permettent de faire quinze exercices, grâce à la grille de score qui les accompagne, il couvre la réalité de tous les ateliers d’équilibre. À l’inverse des parcours construits et qui ne peuvent être utilisés ni l’hiver car il fait trop froid, ni l’été car il fait trop chaud, ni l’automne parce que les feuilles mortes les rendent glissants, notre DM3® est utilisable 365 jours sur 365. Sa rentabilité est donc maximale, car les ateliers peuvent ainsi être utilisés aussi souvent qu’il est nécessaire. Deux fois par semaine pour observer des progrès continus. »
Quels sont les bénéfices de l’usage du DM3® pour un Ehpad ?
« Ils sont très nombreux.
Tout d’abord le DM3® peut être utilisé par différents professionnels à des fins différentes : le kinésithérapeute pour des activités analytiques, l’ergothérapeute pour l’activation de l’autonomie, le psychomotricien qui se concentre sur les fonctions psychiques pour enrayer la phobie de la chute. Car la peur de la chute induit un cercle vicieux qui réduit encore l’autonomie des patients. Quant à l’animateur en activités physiques adaptées, un nouveau métier appelé à se développer, il va s’attacher par exemple à restaurer la confiance en soi de la personne qui a chuté et qui craint de chuter de nouveau. Le DM3® peut même être utilisés par d’autres types de personnel dès lors qu’ils sont formés avec les modules en E-learning ou en présentiel, que nous proposons en complément.
L’autre avantage du DM3® est de favoriser la constitution de groupes de marcheurs homogènes. À ce titre, notre parcours de marche est même un facteur de brassage social. »
Quelle est l’ambition d’Alter Éco Santé à l’égard du marché HAPPI ?
« Nous nous félicitons du soutien que HAPPI va apporter à notre communication. Nous aimons notre métier, ainsi que le secteur dans lequel nous travaillons et nous escomptons que cette passion et ce goût du savoir-faire soit relayé non seulement sur le plan national, où nous sommes déjà reconnus pour la qualité et le caractère malin de nos produits de nos produits, mais surtout sur le plan international. Nous exportons déjà à hauteur de 5 % de notre chiffre d’affaires, mais cela demeure trop peu au regard des efforts déployés. Nous espérons nous enraciner en Belgique, en Allemagne et en Suisse où nous sommes déjà un peu présent. Pour pleinement profiter de l’opportunité offerte par HAPPI, j’ai même pris ma part de risque en créant de l’emploi dédié à ce marché. »
ALTER ÉCO SANTÉ
Espace dédié aux professionnels de l'univers des maisons de retraite, des résidences avec services pour seniors et des services à la personne âgée. Le rendez vous des prestataires et fournisseurs de ce secteur : services, produits, emploi, financement ...