La Fédération nationale des associations de directeurs d'établissements et services pour personnes âgées (FNADEPA) alerte sur les tensions majeures en matière de ressources humaines dans le secteur du Grand âge. Entre épuisement, arrêts maladies, démissions et personnels désabusés, l'inquiétude grandit. La Fédération craint par ailleurs que la loi Grand âge ne soit encore reportée, alors que les professionnels l'attendent avec la plus grande impatience. Elle en appelle donc aux pouvoirs publics pour prendre des mesures urgentes.
Alors que la dégradation de la situation sanitaire appelle à une mobilisation de tous les instants des personnels auprès des personnes âgées, les signalements des 1300 adhérents de la Fédération sont préoccupants dans les services à domicile, les Ehpad et les résidences autonomie, publics comme privés.
Multiplication des absences et des démissions
Ces dernières semaines, les directeurs des établissements et services pour personnes âgées ne parviennent plus à pallier les absences des personnels, épuisés par la « première vague » qui augmentent rapidement. Entre démissions et arrêts maladie, l'absentéisme s'étend désormais aux professionnels non soignants, pourtant habituellement moins touchés. Les agences d'intérim ne parviennent plus à répondre à l'ensemble des demandes et la réserve sanitaire ne permet pas de couvrir les besoins de tous les établissements en difficulté qui la sollicitent.
Face à l'urgence, la FNADEPA réclame une campagne de promotion de la réserve sanitaire auprès du grand public afin de faire connaître et de renforcer ce vivier de professionnels volontaires et mobilisables par l'État. Par ailleurs, elle appelle à nouveau les pouvoirs publics à lancer un plan massif de recrutement des métiers du Grand âge dont la crise sanitaire a mis en lumière les valeurs humaines et solidaires et qui contribueront au plan de relance.
Concurrence malsaine et inégalités de traitement entre établissements
De plus, le versement d'une prime Grand âge aux seules structures publiques hospitalières et les différences de temporalité dans le versement des revalorisations prévues par le Ségur de la Santé entraînent une concurrence malsaine entre les établissements selon leurs statuts. Quant à la prime Covid, elle tarde encore à être versée dans l'aide à domicile. Pire, les professionnels des résidences autonomie sans forfait soins, pourtant impactés d'égale manière par la crise, en ont été purement oubliés...
Ces iniquités de traitement, qui s'ajoutent à l'épuisement et aux inquiétudes face à la recrudescence de l'épidémie, sont ainsi source d'une frustration importante, voire de démissions des professionnels devenus désabusés.
C'est pourquoi la Fédération demande à nouveau urgemment l'attribution des Primes Grand âge et Covid, de manière équitable et rapide, quels que soient les statuts des structures.
Une ligne rouge à ne pas franchir
Enfin, dans cette période de crise qui nécessite plus que jamais une visibilité sur les réformes à venir pour les acteurs de terrain, la FNADEPA s'inquiète d'un éventuel report de la loi Grand âge et Autonomie, pourtant promise par le chef de l'État en 2019 puis en 2020. Cette éventualité représenterait la ligne rouge à ne pas franchir pour les professionnels du secteur qui attendent des actes. C'est pourquoi la FNADEPA participera au « Laroque de l'Autonomie » si celui-ci vise à une co-construction de la loi et non à une énième concertation.
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