KORIAN, leader européen de la prise en charge de la dépendance, a mené, au cours du premier trimestre 2008, une grande enquête interne afin d’établir le profil moyen et l’état de santé des personnes âgées accueillies dans ses maisons de retraite médicalisées (EHPAD). Elle a été réalisée sur un échantillon de 799 résidents, tirés au sort au sein des 120 EHPAD du groupe.
Une synthèse de l’étude rédigée par les équipes du Docteur Philippe Denormandie, directeur de la politique médicale et des relations institutionnelles de KORIAN, est publiée ce jour après un long travail de dépouillement et d’analyse des très riches données recueillies. Quels enseignements peut-on en tirer ?
Cette étude révèle que la moyenne d’âge des résidents en maisons de retraite médicalisées KORIAN est élevée: 86,7 ans (1) (3 ans plus tôt, au moment de leur admission, ils avaient 83,6 ans1).
Elle confirme que la grande majorité des résidents sont des femmes: 74,8%.
Reproduite en 2010, et en comparaison avec les chiffres de 2008, une nouvelle étude permettra de confirmer ou d’infirmer la tendance actuelle consistant à retarder au maximum l’entrée des personnes âgées en maison de retraite.
(1)Les 799 personnes âgées étant présentes au moment de l’enquête, il ne nous a pas été possible d’évaluer l’espérance de vie.
Une augmentation de la poly-pathologie
L’étude fait apparaître la prévalence de la poly-pathologie, puisque les résidents présentent en moyenne plus de 6 affections associées. L’affection la plus fréquente est représentée par les syndromes démentiels, dont la maladie d’Alzheimer ; elle touche 55,2% des résidents. Viennent ensuite l’hypertension artérielle (48,7%), l’incontinence urinaire (43,5%) et les états dépressifs (34,8%).
Cette poly-pathologie implique la prise d’un nombre important de médicaments, puisque les résidents prennent en moyenne 6,4 médicaments par jour, mais elle est aussi responsable de leur perte d’autonomie, qui affecte à la fois les fonctions cognitives (l’intellect, le comportement, le langage / la parole), les fonctions motrices (notamment les membres inférieurs), et les fonctions sensorielles (vision et audition).
Si l’on se réfère à la grille nationale AGGIR (outil destiné à évaluer le degré de perte d'autonomie des demandeurs de l'allocation personnalisée d'autonomie - APA - dans l'accomplissement de leurs actes quotidiens), cette étude montre que 55,7 % des résidents sont classés dans les deux premiers échelons de la grille. Cela signifie que plus de la moitié des résidents ont un état de santé physique et psychique nécessitant une aide constante pour tous les actes de la vie quotidienne (s’alimenter, se laver, se mouvoir).
D’autres résultats interpellent et conduisent à accentuer les efforts en matière de repérage, prévention et prise en charge de certains risques, notamment la chute et la douleur. En effet, ils sont encore 39,7% des résidents à avoir fait une ou plusieurs chutes au cours de l’année précédant le recueil de l’information (2007). Concernant la douleur, elle reste présente chez presque 20% des résidents. Les difficultés de repérage de ces phénomènes induisant très certainement une sousestimation.
Les résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées ont un risque bien supérieur que les autres de présenter des déficiences du comportement (risque multiplié par 4). Mais pas seulement. En effet, ces résidents sont également atteints de déficience du langage ou de la parole qui rend difficile l’expression de leurs affects. 23 % d’entre eux présentent d’ailleurs un contexte psychologique « opposant », vraisemblablement lié en partie à ces difficultés decommunication.
Enfin, ils présentent également un risque 2,2 fois supérieur de troubles de la mastication et de troubles de la déglutition, qui majore leur risque de dénutrition.
Une analyse statistique plus poussée démontre que certaines affections sont plus fréquemment rencontrées chez les résidents atteints de démence. C’est le cas par exemple des troubles de l’hydratation ou de l’incontinence urinaire, respectivement 2,7 fois et 2 fois plus fréquents chez les résidents déments que chez les non-déments.
Ces chiffres confirment l’attention toute particulière qui doit être celle des professionnels de la prise en soins envers les résidents atteints de maladie d’Alzheimer et maladies apparentées. Il parait donc essentiel de promouvoir le développement des savoir-être et savoir-faire spécifiques et adaptés des personnels des établissements, quels que soient leur fonction. En lien avec les avancées de la recherche, la formation professionnelle est, pour KORIAN, le moyen d’améliorer la qualité des soins aux résidents atteints de démence.
A l’issue de ces premiers résultats, KORIAN cherche à développer une démarche qui articule recherche appliquée et formation au bénéfice des personnes accueillies et des équipes médicosociales qui les accompagnent. Ainsi, divers programmes sont actuellement lancés au sein des établissements de KORIAN. Ils permettront d’apporter des réponses appropriées, évolutives et novatrices aux besoins des résidents et de leurs familles.
Citons notamment un travail de recherche en cours qui a pour objectif d’évaluer l’impact d’une intervention extra-médicamenteuse, « l’approche multi-sensorielle Snoezelen », sur l’humeur et les troubles psycho-comportementaux des résidents atteints de maladie d’Alzheimer.
En effet, au-delà et en complément des traitements médicamenteux, de nombreuses pistes sont développées depuis quelques années, aussi appelées thérapies extra-médicamenteuses. Elles regroupent des activités aussi diverses que la musicothérapie, l’hortithérapie, la zoothérapie, etc.…
Derrière ces termes génériques, se cachent des interventions extrêmement hétérogènes. De telles variations rendent leur évaluation difficile, ce qui, en sens inverse, en limite leur développement. Cela peut paraitre contradictoire, alors que de manière instinctive, on perçoit bien tout l’intérêt de ce type d’approches pour favoriser la qualité de vie des malades.
Puisque « être thérapeutique », signifie fournir des soins sûrs, efficaces et utiles, ces nouvelles stratégies visant à réduire les troubles du comportement gagnent à être fondées sur des faits établis.
C’est dans cette logique que cette étude a été initiée: confirmer les observations des professionnels du terrain au moyen d’une méthodologie scientifique rigoureuse.
Comment s'y retrouver dans les différents types d'établissement d'accueil pour personnes âgées ?
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