L'Ecole Supérieure d'Ostéopathie initie un cycle de conférences intitulé « Les samedis scientifiques de l'ESO », destiné à rassembler les ostéopathes et les professionnels de la santé autour de thématiques en prise directe avec les grands enjeux de santé publique actuels.
Renforcer et accroître ses compétences, découvrir et appliquer de nouvelles méthodes, maîtriser les évolutions liées à sa discipline constituent autant de priorités pour un ostéopathe exclusif. Plus que jamais le praticien est conscient que l'innovation et les compétences sont des leviers indispensables au bon développement de son activité et au maintien du niveau de son savoir-faire dans un environnement élargi aux dimensions de la santé publique.
Dans cette perspective, les colloques organisés par l'ESO proposent de réunir des experts, des professionnels de santé et de soins, des universitaires et des chercheurs, afin de favoriser les échanges et les rapprochements pluridisciplinaires en prise directe avec quelques uns des principaux enjeux de santé publique actuels. Ces rendez-vous permettent de faire un point sur les avancées liées à ces thèmes, un état des lieux des travaux de recherche récents les plus encourageants, de partager les expériences, par le biais d'exposés suivis de table ronde.
Le premier Samedi avait pour thème la Gériatrie. Nous vous livrons le compte rendu de cette première journée.
D'après l'OMS, le nombre de personnes âgées doit tripler d'ici 2050. Les études internationales réalisées en institutions gériatriques montrent une grande fréquence des états douloureux et une corrélation entre les douleurs physique et psychologique. Notre étude est un protocole bidisciplinaire Psychologie-Ostéopathie pour le soulagement de la douleur chez la personne âgée institutionnalisée aux capacités cognitives altérées ou non. L'évaluation des traitements (TOG ou entretiens psychologiques) a été faite par autoévaluation (si MMS>22) ou hétéroévaluation (si MMS
Les résultats sont très positifs démontrant l'efficacité importante de l'ostéopathie et celle, relativisée, de la psychologie. Les bienfaits de ces deux thérapeutiques complémentaires ont été potentialisés lors de l'approche bidisciplinaire. Nous pouvons dire que l'idée d'une prise en soins globale et pluridisciplinaire est précieuse aussi bien pour le gériatre que pour les autres professionnels de santé.
Dès lors, la démarche d'engager une stratégie non médicamenteuse en complément des thérapeutiques classiques apparait évidente. L'ostéopathie améliore le confort du patient, diminue l'intensité de la sensation douloureuse ressentie et permet ainsi une épargne médicamenteuse non négligeable remarquée au cours de cette étude (37% de diminution des antalgiques de palier I).
En outre, ce traitement permet de limiter les effets secondaires des médicaments chez des personnes âgées déjà polymédicamentées. Ainsi avant d'augmenter les doses d'antalgiques majeurs, le médecin devrait avoir à l'esprit la possibilité de recours à l'ostéopathie.
Dans la continuité de cette étude, notre objectif est de continuer à travailler sur l'apaisement des douleurs de la personne âgée par une démarche multidisciplinaire systématique, rigoureuse, empreinte d'humanité et au sein de laquelle l'ostéopathie doit continuer à prendre toute sa place dans les structures hospitalières... Nous avons créé le premier poste hospitalier d'ostéopathe en France et le certificat d'études spécialisées en ostéopathie gériatrique.
Plusieurs études ont montré que la présence animale a des effets bénéfiques sur la santé des personnes âgées : diminution des pressions artérielle et sanguine, augmentation de l'activité physique, diminution des capacités de MCT. Nous avons réalisé une étude auprès de 10 personnes âgées (moyenne d'âge : 87,6 ans), mises en contact avec un Golden Retriever de 3 ans, formé au centre Handi'chien. Pour chaque participant, nous avons organisé des ateliers en travaillant des aspects cognitifs, moteurs et affectifs, en compagnie du chien.
Les résultats ont été évalués par le Mini Mental State (MMS), la Geriatric Depression Scale (GDS), L'échelle de bien-être de Ryff et Keyes et une grille d'entretien demi-directif. Nous avons mesuré des effets très importants sur la dépression, sur les capacités cognitives - notamment le langage - et sur le bien-être.
L'objectif de cette approche est de faire acquérir ou développer des stratégies susceptibles d'optimiser le fonctionnement cognitif. Cette méthode, apparue dans les années 1980, est basée sur l'expérience de la rééducation neuropsychologique individuelle.
Plus les stimulations cognitives sont précoces, régulières, adaptées, plus les acquisitions sont résistantes à la maladie. Les séances, en petit groupe, durent 45 minutes et comprennent une batterie d'exercices dont les buts sont de :
-maintenir les connaissances et les ressources cognitives résiduelles
-ralentir le désapprentissage
-proposer et automatiser des stratégies
-renforcer les automatismes, par création de routines
Cette approche est indiquée pour les personnes âgées qui présentent un vieillissement normal mais qui souffrent de troubles de la mémoire, pour les personnes en phase dépressive et/ou avec déficit cognitif léger et pour les adultes âgés atteints de pathologie démentielle.
Les formations et filières de la santé : découvrez les formations qui vont vous permettre de faire carrière dans les établissements de santé ou les sociétés et associations d'aide et de maintien à domicile des personnes âgées