Brigitte BOURGUIGNON, ministre déléguée chargée de l'Autonomie, lance aujourd'hui la campagne de recrutement et d'attractivité « Métiers du grand âge, et si c'était fait pour vous ? », du plan France Relance.
Alors que la crise sanitaire a exacerbé les tensions des équipes des professionnels du grand âge et que la transition démographique s'accélère, la ministre déléguée estime qu'il est plus urgent que jamais d'améliorer l'image et l'attractivité de ces professions. C'est pourquoi elle a mené, depuis sa nomination, de nombreuses actions pour développer et transformer les formations, ainsi que pour revaloriser les salaires de manière pérenne et massive.
Cette campagne nationale est une des mesures phares du plan d'action pour les métiers du grand âge et de l'autonomie, porté par Brigitte BOURGUIGNON, qui en a fait le fil rouge de son action. Elle vise principalement à susciter des vocations vers ces carrières, afin de sécuriser les besoins en recrutements du secteur, que l'on estime à 350 000, d'ici à 2025.
Elle se décline en deux films mettant en avant les qualités essentielles pour exercer une de ces professions, et en un kit de communication transmis aux partenaires de la campagne, que sont les ARS, la CNSA, Pôle Emploi, les préfectures ou encore les missions locales. La campagne est complétée d'une page internet et d'un numéro vert (0 801 010 808), qui permettent de se renseigner sur la diversité des métiers concernés. Elle s'adresse prioritairement aux jeunes de 15 à 24 ans en recherche de formations, qui s'inscrivent dans le cadre du plan « 1 jeune 1 solution », et aux demandeurs d'emploi, qualifiés ou en reconversion, de 25 à 49 ans.
Pour Brigitte BOURGUIGNON, « Cette campagne mettra en valeur le secteur du grand âge. Il y a dans ces métiers la force d'une vocation, le goût des autres, de l'utilité économique et sociale, de la proximité dans les territoires. Ils ont du sens tant ils participent à la lutte contre l'isolement de nos aînés et à développer les solidarités intergénérationnelles. Les métiers du grand âge et de l'autonomie sont pour vous, près de chez vous, alors engagez-vous. »
Les métiers du grand âge sont des métiers d’avenir. Ils font partie des secteurs les plus créateurs d’emplois mais les structures spécialisées ne parviennent pas à recruter le personnel nécessaire, par manque d’attractivité et de fidélisation de nouveaux candidats. En 2017, le nombre de diplômés compétents pour accompagner les personnes en perte d’autonomie s’élevait au total à un peu plus de 32 000 personnes1. Or, cela ne suffit pas à combler les besoins en personnels. Le déficit d’attractivité des métiers du grand âge est un frein au recrutement des futurs professionnels du secteur.
Par les accords de Ségur et l’agrément de l’avenant 43 de la branche de l’aide à domicile, les métiers du « prendre soin », à l’hôpital, dans les EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), dans les services d’aide comme de soins à domicile, ont connu une revalorisation sans précédent.
La méconnaissance des métiers du grand âge et leur déficit d’image expliquent en partie le manque d’attractivité. Ce sont pourtant des métiers d’engagement, de l’humain, porteurs de sens et d’une utilité sociale forte. Les formations qui permettent d’accéder à ce secteur demeurent encore trop méconnues du grand public alors qu’elles disposent d’un fort pouvoir d’insertion professionnelle.
Les métiers du grand âge sont des métiers essentiels pour répondre au vieillissement de la population et au souhait de 85 % des Français2 de vieillir « chez soi ». En effet, d’ici 2025, plus de 1,4 million1 de personnes en perte d’autonomie auront besoin d’un accompagnement au sein d’une structure adaptée ou à domicile.
LES MÉTIERS DU GRAND ÂGE EN QUELQUES CHIFFRES*
178 000 aides-soignants(3)
45 300 infirmiers(4)
34 000 auxiliaires de vie sociale, aides médico- psychologiques et accompagnants éducatifs et sociaux(5)
Pour 1,387 million de personnes en perte d’autonomie(1)
* EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) et SSIAD (Services de Soins Infirmiers à Domicile) confondus.
L’AS mène des missions de soins et d’accompagnement de la vie quotidienne.
Ils sont près de 155 000 agents et salariés en EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) et environ 23 000 agents et salariés en SSIAD (Services de Soins Infirmiers à Domicile).6
En tant que professionnel de santé, l’aide-soignant accompagne et réalise des soins essentiels de la vie quotidienne, adaptés à l’évolution de l’état clinique et visant à identifier les situations à risque. Son rôle s’inscrit dans une approche globale de la personne et prend en compte la dimension relationnelle des soins. Il est là pour préserver et restaurer la continuité de la vie, le bien-être et l’autonomie de la personne.
L’aide-soignant intervient dans les services de soins ou réseaux de soins des structures sanitaires, médico-sociales ou sociales, notamment dans le cadre d’hospitalisations ou d’hébergements en structure. Il intervient aussi à domicile.
Le diplôme d’État d’aide-soignant se prépare en 10 mois grâce à une formation payante, ouverte aux personnes de 17 ans minimum. Il n’y a pas de conditions de diplôme pour y accéder. La formation se fait par alternance entre des cours en institut et des stages cliniques. Ce diplôme peut également être obtenu par la validation des acquis de l’expérience.
Salaires (7) : environ 1 840 € brut, soit 1 430 € net en début de carrière.
6 Source : Estimations DGCS (issues de croisements de données DREES, tableau de bord CNSA)
7 Source : DGCS
L’IDE mène des missions de soins destinés à maintenir ou restaurer la santé de la personne malade. On dénombre près de 40 000 infirmiers en EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) et 5 300 en SSIAD (Services de Soins Infirmiers à Domicile).8 Au sein des SSIAD, outre son rôle de référent de soins, l’infirmier organise et coordonne le travail des équipes soignantes.
L’infirmier prodigue des soins infirmiers soit en application du rôle autonome qui lui est dévolu, soit sur prescription médicale. Parmi les soins qui relèvent du rôle autonome de l’infirmier, on trouve ceux liés aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie et visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d’autonomie de la personne. Dans ce cadre, l’infirmier a la compétence pour prendre toute initiative et accomplir tout soin qu’il juge nécessaire.
Il participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d’éducation à la santé et de formation ou d’encadrement.
- mener un raisonnement et une démarche clinique d’infirmier,
- évaluer l’état de santé de la personne âgée et analyser les situations de soins selon une approche holistique,
- identifier, concevoir et conduire des projets de soins personnalisés,
- planifier, organiser, prodiguer et évaluer des soins de nature préventive, curative ou palliative visant à promouvoir, maintenir et restaurer la santé de la personne âgée.
- évaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine des soins infirmiers,
- accompagner la personne âgée dans la réalisation de ses soins quotidiens
- mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique,
- initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs,
- communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins,
- analyser la qualité des soins et améliorer sa pratique professionnelle,
- rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques,
- organiser et coordonner des interventions soignantes impliquant les aides-soignants et les accompagnants éducatifs et sociaux.
L’obtention du diplôme d’État valant grade licence est obligatoire pour exercer le métier. Les études se déroulent sur 3 ans au sein d’un institut de formation en soins infirmiers (IFSI). Elles se répartissent en enseignements théoriques de 2 100 heures en institut et à l’université et de 2 100 heures d’apprentissage clinique en stage. Depuis 2019, l’inscription aux études d’infirmier se fait via la plateforme PARCOURSUP : l’étudiant doit formuler le vœu « formation en soins infirmiers » et des sous-vœux permettant de candidater pour les IFSI de son choix. Les aides-soignants conservent une voie d’accès spécifique au titre de la promotion professionnelle.
Salaires (après le Ségur de la Santé)9 : après 1 an de carrière : 2 026 € net mensuel, en fin de carrière : 3 398 € net mensuel.
L’AES mène des missions d’accompagnement de proximité. Ils sont environ 20 000 agents et salariés en EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) et SSIAD (Services de Soins Infirmiers à Domicile).10
Il réalise des interventions sociales au quotidien visant à accompagner les personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie, quelles qu’en soient l’origine ou la nature. Il prend en compte les difficultés liées à l’âge, à la maladie, au mode de vie ou les conséquences d’une situation sociale de vulnérabilité, pour permettre à la personne d’être actrice de son projet de vie.
En lien avec l’entourage des personnes, il les accompagne, tant dans les actes essentiels de la vie quotidienne, que dans les activités de la vie sociale, scolaire et de loisirs. Il veille à l’acquisition, la préservation ou la restauration de l’autonomie d’enfants, d’adolescents, d’adultes, de personnes vieillissantes, et les accompagne dans leur vie sociale et relationnelle. Ses interventions d’aide et d’accompagnement contribuent donc à l’épanouissement de la personne à son domicile et en établissement.
Il faut obtenir le diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social qui est une certification de niveau 3 (niveau BEP-CAP). La formation se déroule sur une période de 10 à 24 mois.
L’admission à la formation se fait sur étude d’un dossier de candidature et entretien oral. Les personnes possédant certains diplômes peuvent bénéficier d’un accès prioritaire à la formation.
Salaires11 : environ 1 800 € brut, soit 1 400 € net en début de carrière.
L’AVS mène des missions d’accompagnement de proximité. Il réalise des interventions sociales visant à compenser un état de fragilité, de dépendance ou de difficultés liées à l’âge, la maladie, le handicap ou les difficultés sociales. Il favorise ainsi le maintien de la personne au domicile et évite son isolement en mettant en œuvre un accompagnement adapté à la situation de la personne. Il veille à la préservation ou à la restauration de l’autonomie de la personne et l’accompagne dans sa vie sociale et relationnelle.
Il intervient auprès des familles, des enfants, des personnes en difficulté de vie ou en difficulté sociale, des personnes âgées, malades ou handicapées. L’auxiliaire de vie sociale intervient principalement au domicile de la personne. Il peut aussi être amené à intervenir en établissement d’hébergement pour personnes âgées.
Il faut obtenir le diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social. En 2016, le diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social s’est substitué au diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale. Cependant, d’autres diplômes peuvent également permettre d’exercer ce métier.
Après la 3ème • CAP assistant technique en milieux familial et collectif
Niveau bac • Bac pro services aux personnes et aux territoires
Salaires12 : environ 1 800 € brut, soit 1 400 € net en début de carrière.
L’AMP mène des missions d’accompagnement de proximité. Il réalise des activités d’aide dans la vie quotidienne auprès de personnes en situation de handicap ou dépendantes, quel que soit leur âge, la nature et l’origine du besoin d’aide. Il propose et met en place des activités sociales et d’éveil pour maintenir le lien social des personnes dont il s’occupe. L’AMP intervient au sein d’équipes pluriprofessionnelles. Selon les situations, il peut travailler sous la responsabilité d’un travailleur social ou d’un professionnel paramédical. Il peut intervenir auprès de structures sociales ou médico-sociales mais aussi à domicile au sein de services de soins infirmiers et de services polyvalents d’aide à domicile.
Il faut obtenir le diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social. En 2016, le diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social s’est substitué au diplôme d’État d’aide médico-psychologique.
Salaires13 : environ 1 800 € brut, soit 1 400 € net en début de carrière.
13 Source : DGCS
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