En janvier 2014, le prix littéraire des Deux Magots, qui fête ses 81 ans, a été décerné à Etienne de MONTETY pour son roman « La route du salut » (Editions Gallimard).
Cette récompense, créée à l'initiative de l'écrivain Roger Vitrac, continue, au fil des décennies, à révéler et encourager
des auteurs prometteurs ou déjà reconnus.
L'aventure a commencé en 1933 pour les Deux Magots : le café de SaintGermain-des-Prés fonde alors son prix littéraire le jour de la remise du Goncourt à André Malraux pour La Condition humaine. On doit cette audace à l'écrivain Roger Vitrac et à la bibliothécaire des Beaux-Arts. A eux deux, ils réunissent un jury de 13 auteurs, qui donnent chacun 100 francs en guise de dotation.
Le premier lauréat fût Raymond Queneau pour son roman, Le Chiendent. Depuis, le prix est octroyé à des auteurs prometteurs ou déjà reconnus, chaque dernier mardi de janvier.
Quant au livre récompensé, il a été publié dans l'année qui précède le jour de la remise du Prix.
Le Prix des Deux Magots est ainsi l'une des plus anciennes distinctions littéraires de l'Hexagone. Il est, par ailleurs, doté d'une enveloppe de 7 700 euros, afin d'encourager et soutenir les lauréats dans leurs travaux d'écriture.
Bosnie, années 90. Deux jeunes hommes venus de France se battent contre les Serbes.
Mosko est un fils d'immigrés polonais. À la faculté de Nanterre, il fait la connaissance d'un étudiant musulman qui oriente sa vie vers l'islam. Lors de l'éclatement de la Yougoslavie, il rejoint les moudjahidine, venus prêter main forte à leurs frères bosniaques... Fahrudin, lui, est un fils de Bosniaques arrivés en France après la mort de Tito. Il a grandi dans une cité de la banlieue rouennaise, avant de s'engager dans la Légion étrangère. Quand la guerre éclate, il déserte et regagne la Bosnie.
Deux destinées singulières se rencontrent, alors que la guerre embrase de nouveau le cœur de l'Europe.
En faisant revivre le conflit en ex-Yougoslavie, La route du salut offre un éclairage profond et sincère sur l'engagement, la foi, les vertus militaires et leurs limites, et sur la montée des identités dans l'histoire récente du vieux continent.
L'auteur :
Étienne de Montety est l'auteur de plusieurs biographies et d'un roman paru aux Éditions Gallimard en 2009, L'article de la mort.
Un jury bien inspiré
Le jury du Prix des Deux Magots, présidé par Jean-Paul Caracalla, réunit des personnalités telles que :
Jean Chalon, Marie-Laure Delorme Eric Deschodt Louis Doucet Adrien Goetz Pierre Kyria, Marc Lambron Gilles Lapouge Eric Neuhoff Eric Ollivier Anne Pons Jean-Marie Rouart, de l'Académie française.
Liste complète des lauréats sur le site : www.lesdeuxmagots.fr
A savoir / Le café Les Deux Magots contribue également au Prix Pelléas. Celui-ci
récompense une œuvre littéraire qui traite d'un sujet musical.
LA SELECTION
Trois ouvrages ont été sélectionnés pour ce prix :
Frédéric MITTERRAND
La Récréation
Editions Robert Laffont
Etienne de MONTETY
La route du Salut
Éditions Gallimard
Theresa REVAY
L'autre Rive du Bosphore
Éditions Belfond
Le nom du café « Les Deux Magots » a pour origine l'enseigne d'un magasin, fondé en 1812, qui occupait autrefois le même emplacement. De cette époque témoignent encore les deux statues, ou magots, qui ornent la salle de l'établissement.
Vers 1885 le magasin laisse la place à un café liquoriste, à la même enseigne. Verlaine, Rimbaud et Mallarmé, entre autres, prennent alors l'habitude de s'y rencontrer, de s'y retrouver. Depuis, le café Les Deux Magots a toujours joué un rôle important dans la vie culturelle parisienne.
Le Prix des Deux Magots confirme et conforte la vocation littéraire du café de Saint-Germain-des-Prés. Fréquenté par de nombreux artistes illustres, parmi lesquels Elsa Triolet, André Gide, Jean Giraudoux, Picasso, Fernand Léger, Prévert, Hemingway, Sartre et Beauvoir, pour ne citer qu'eux, il accueille aussi les surréalistes. Et ce, bien avant les existentialistes, qui ont fait les belles nuits des caves du quartier.
Aujourd'hui le monde des arts et de la littérature fréquente toujours les Deux Magots. Il y côtoie également l'univers de la mode, de la presse, de la politique. Le tout sous l'œil avisé et complice de Catherine Mathivat. Présidente des Deux Magots ; elle a succédé à son père, Jacques Mathivat, disparu en novembre 2012 à l'âge de 80 ans.
Ingénieur diplômé de l'École spéciale des travaux publics et de l'École nationale supérieure des pétroles et moteurs, il avait repris en 1985 la direction de l'établissement familial. Audacieux, courageux, il avait su donner une nouvelle dimension à cette institution de Saint-Germain-des-Prés, après en avoir racheté les murs pour développer notamment l'activité de restauration.
Il existe deux cafés Les Deux Magots dans le monde. En marge de celui de Paris, un café-restaurant à l'enseigne de l'établissement germanopratin a ouvert ses portes à Tokyo en 1989. Cette version japonaise des Deux Magots se situe à l'intérieur du Bunkamura, un centre culturel dédié à toutes les formes artistiques. Un prix littéraire, le Prix Bunkamura, y est d'ailleurs décerné chaque année en septembre. Il récompense un écrivain japonais.
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