En premier lieu, s'est établi le bilan de l'évolution des services à la personne et des enjeux du secteur. En effet, ce dernier a le vent en poupe ! Et pour cause, en 2005, on recensait 1,6 million de salariés en France. En l'espace de deux ans, ce nombre a considérablement augmenté, atteignant 1,9 million en 2007. Ce secteur d'activité est désormais en plein essor, notamment grâce à l'impulsion du Plan Borloo qui a été mis en place en 2005-2006. Ce dernier a ouvert ce marché aux entreprises privées car jusque là, il était alors traditionnellement occupé par les associations. Aujourd'hui, 11 000 prestataires se partagent le marché dont 45 % d'associations et 35 % d'entreprises privées. Les bouleversements survenus au cours des dernières années conduisent ce secteur à prendre le virage de la professionnalisation.
A juste titre, car la formation et les compétences des acteurs des services à la personne sont au coeur des préoccupations des bénéficiaires et de leurs familles. C'est le second point abordé lors de cette conférence régionale. Les organisateurs de l'évènement ont d'ailleurs choisi la maladie d'Alzheimer pour thème, car elle illustre bien l'importance d'avoir un personnel qualifié et bien formé. En France, on recense environ un million de personnes atteintes de cette maladie.
Comment vérifier la qualité des prestations d'une entreprise privée ? Cela peut se faire entre autres grâce au label AFAQ / AFNOR NF Services à la personne. Elaborée avec l'ensemble des professionnels et acteurs du secteur des services à la personne, la norme NF X 50-056 "Services aux personnes à domicile" définit un socle commun d'engagements de services à domicile et définit un niveau de qualité des prestations acceptables par tous. Elle est délivrée aux entreprises du secteur après un an d'activité lorsque ces dernières remplissent avec succès tous les critères définis. Ce label se pose comme gage de qualité.
S'est ensuite posée la question des formations spécifiques pour la prise en charge des maladies d'Alzheimer à domicile. Les enquêtes emploi 2003-05 du CERC
(Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale) nous révèlent que les métiers des services à la personne sont très féminisés et caractérisés par un niveau de diplômes bas. Effectivement, 89 % des salariées du secteur sont détentrices d'un CAP, d'un BEP ou de moins. Au-delà de la qualification, le réel enjeu réside dans la capacité à offrir une formation complète et adaptée aux aidants travaillant avec des personnes âgées atteintes d'Alzheimer. C'est pourquoi l'enseigne Age d'Or Services - Lille a lancé, en lien avec l'association France Alzheimer, un plan de formation de quatre jours à destination des intervenants à domicile. Le but étant de mieux répondre aux besoins spécifiques des personnes malades afin d'améliorer leur quotidien.
Le dernier point abordé lors de cette conférence portait sur les conséquences sociales de la maladie d'Alzheimer pour le malade et l'aidant. Il y a six mois, le Président de la République annonçait la mise en place du Plan Alzheimer 2008-2012. Son but est d'améliorer le parcours de soins des malades et de leur famille en
"reconnaissant la nécessaire professionnalisation de tous les acteurs de la chaîne de prise en charge et d'accompagnement." Ce troisième plan ambitionne également d'améliorer la qualité de vie des malades et des aidants. Pour l'instant, ce plan tient plus de belles paroles que d'actions réalisables et concrètes. Le monde des services à la personne est effectivement inquiet car les garanties de financement de ce nouveau plan sont insuffisantes.
