Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 a été adopté ce jour par le Sénat. Le texte tel qu'il ressort de la Chambre Haute porte de nouvelles avancées, mais demeure préoccupant au regard de la fragilité du secteur du grand âge. En vue de l'examen du texte en commission mixte paritaire (CMP), le Synerpa appelle les parlementaires à une prise en compte sérieuse des enjeux spécifiques du secteur, au risque de plonger de nombreux établissements dans une situation précaire.
Pour Jean-Christophe Amarantinis, président de la confédération du Synerpa : « Si l'examen du texte par le Sénat a permis certaines avancées, le Synerpa alerte les parlementaires en vue de la CMP sur le fait que ce PLFSS serait délétère pour le secteur du grand âge. Avant même la fin de son examen, de nombreux adhérents ont manifesté leur inquiétude quant à l'article 6 du texte qui engendrerait plusieurs dizaines de millions d'euros de coûts supplémentaires pour le secteur ».
L'examen du texte au Sénat permet une avancée en demi-teinte
L'engagement du gouvernement à recruter 6 500 nouveaux professionnels va dans le bon sens, mais reste bien en deçà des besoins. Le Synerpa se félicite de voir qu'une telle dynamique est engagée, mais souligne que le choc démographique nécessitera pas loin de 400 000 recrutements à horizon 2030. Par ailleurs, le travail sur l'attractivité des métiers doit être un enjeu majeur pour la filière en 2025. À ce titre, la confédération salue le lancement de la campagne nationale pour valoriser les métiers du prendre soin et appelle à continuer ce type d'action.
De plus, l'enveloppe de 100 millions d'euros alloués aux établissements les plus fragiles répond à un besoin essentiel pour ces derniers, indispensables à l'offre de prise en charge dans les territoires. Ce montant n'est malheureusement pas suffisant. Les établissements font aujourd'hui face à des difficultés structurelles majeures qui appellent à une prise de conscience collective et à un soutien financier à la hauteur de la situation.
Enfin, le Synerpa salue la réforme du financement des EHPAD qu'il défendait depuis plusieurs années. La fusion des sections « soins » et « dépendance » permettra de poursuivre la dynamique de simplification et de réduction des inégalités territoriales engagée avec l'expérimentation. La confédération pointe toutefois un manque de clarté dans le déploiement du dispositif.
Cependant, le Synerpa s'inquiète de voir adopter un texte qui ne répond pas aux enjeux et qui alourdit encore le coût du travail
Malgré une hausse de l'objectif de dépense pour la branche Autonomie de l'Assurance Maladie, le PLFSS 2025 ne répond ni à l'urgence de la situation du secteur qui se dégrade ni aux défis de la transition démographique qui nous font face. Comme en témoigne l'exécution budgétaire en 2024, les équilibres du budget 2025 nous conduisent une nouvelle fois droit vers une situation déficitaire.
Enfin, le Synerpa s'oppose farouchement à l'article 6 du PLFSS qui tend à supprimer l'allègement des exonérations de charges sur les bas salaires. Cet article fragiliserait l'économie des établissements et services d'accompagnement de la personne âgée. Malgré son atténuation, cette mesure conduira mécaniquement à des destructions d'emplois, précarisant encore davantage les plus petits acteurs et les plus fragiles qui seront les premiers impactés. L'augmentation du coût du travail est incompatible avec la préservation de l'emploi d'un secteur déjà sous tension, et totalement incohérente avec les mesures de soutien à l'emploi annoncées par le gouvernement.
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