Relevons le défi de proposer à nos aînés aux revenus modestes des hébergements abordables et durables !
Fluidifier le parcours résidentiel d'un locataire, de son premier emploi dans la vie active à sa vie d'aîné en perte d'autonomie est aujourd'hui une nécessité impérieuse.
N'ayons crainte d'accompagner les seniors les plus âgés et fragilisés en s'engageant autour d'une vraie politique senior ambitieuse et tangible.
Et facilitons enfin le bien vieillir à domicile des seniors en construisant des bouquets de services sur mesure et personnalisés !
Adapter et rendre accessibles les logements, agir pour le maintien à domicile des locataires en perte d'autonomie, rompre l'isolement et éviter la perte du lien social sont autant de défis à relever pour nos aînés aujourd'hui dans notre pays.
Avec 14 millions de retraités en France vivant à leur domicile, la majorité se retrouve à vivre dans un logement inadapté à ses besoins qui fait risquer, chaque jour, chutes et accidents. Ce n'est pas aux aînés de s'adapter à leur logement : c'est au logement de s'adapter à leurs besoins spécifiques, actuels et futurs, afin d'accompagner l'évolution de leurs modes de vie.
Le « bien vieillir » n'est pas une utopie. Nous avons collectivement l'obligation de traduire en actions concrètes, cohérentes et respectueuses les demandes des seniors, et les besoins et réalités des gestionnaires et résidents des structures médico-sociales. Réinventer le mieux vivre à domicile ou dans les établissements, quels que soient l'âge, la condition et le degré d'autonomie de chacun, demande une réelle expertise des acteurs du secteur et une exigence envers toutes les parties prenantes.
On constate que l'état du parc public et médico-social français vieillit : 1 200 Ehpad sont détenus par des bailleurs sociaux, des collectivités via les centres d'action sociale, ou des associations qui possèdent souvent un bâti en mauvais état. Il est urgent à la fois d'adapter les logements vieillissants et de réhabiliter le patrimoine existant en respectant les nouvelles normes exigées en matière de réglementations thermiques, normes d'accessibilité, sécurité incendie, normes ERP...
Des besoins d'investissements massifs, à la fois financiers et techniques, sont nécessaires pour pallier l'obsolescence des établissements sanitaire, médico-social et social. Lors de sa parution en 2019, le Rapport Libeau soulignait d'ailleurs que 23 % des Ehpad n'avaient pas été rénovés depuis 25 ans...
Les travaux de rénovation thermique sont certainement les plus urgents car les coûts de l'énergie pèsent sur les gestionnaires des établissements. Il faut travailler à la fois pour proposer des bâtiments moins énergivores et performants en matière de chauffage l'hiver, et offrant des possibilités de rafraîchissement l'été.
Nous devons collectivement développer une production/restructuration de logements décarbonée et engager un accompagnement des locataires vers une sobriété intelligente et soutenable.
Si la proportion de personnes accueillies en établissements restait inchangée, il faudrait créer 108 000 places supplémentaires d'ici à 2030. Les évolutions liées à l'allongement de la durée de la vie doivent être prises en compte pour concevoir collectivement des solutions d'hébergement adaptées et abordables pour les aînés, face à une situation d'urgence sectorielle et sociale.
Autrement dit, « le bien-vieillir » chez soi ou en résidence autonomie doit inclure le logement et la diversité des espaces publics, auxquels les aînés doivent pouvoir accéder facilement pour leur garantir une véritable autonomie et une plus grande liberté de mouvement chez eux, mais aussi à l'extérieur, dans le quartier et dans la ville.
Le lien social est un facteur clé de l'autonomie : c'est un point crucial à prendre en compte lors de la conception de tous les projets qui doivent être travaillés en étroite collaboration avec la collectivité et le gestionnaire afin de répondre à leurs attentes spécifiques en fonction du territoire, des contraintes de l'environnement, des attentes des usagers et du personnel soignant.
Nous pouvons aussi sortir de cet univers de « concentrationnisme » des Ephad, et favoriser les alternatives : les habitats intergénérationnels, les résidences autonomie mais aussi réinventer un habitat inclusif en concevant des établissements médico-sociaux ouverts sur le quartier et intégrés à la vie des communes, avec des services et des activités proposés pour toutes les générations.
Il est urgent de réveiller les consciences et de proposer de nouvelles formes d'habitats. Car je suis convaincu qu'il n'existe pas un modèle unique d'habitat pour les aînés, mais une offre diverse de logements à inventer.
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