À l'occasion du 23e Congrès annuel des acteurs privés du grand âge, plus de 500 professionnels se sont réunis à Marseille pour discuter des défis majeurs du secteur. Dans un contexte de bouleversements démographiques, le Synerpa appelle à une action concertée pour assurer la qualité des services dédiés aux personnes âgées. Ce Congrès a également été l'occasion de présenter en exclusivité le dernier baromètre IFOP sur le grand âge.
L'étude intitulée "Baromètre sur le secteur du grand âge" est une enquête réalisée par l'Ifop pour le Synerpa, visant à explorer les perceptions et les attentes des Français concernant les services et les structures dédiés aux personnes âgées. Cette enquête, effectuée en ligne du 24 au 28 mai 2024, s'appuie sur un échantillon représentatif de 1501 personnes âgées de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas, prenant en compte le sexe, l'âge, et la profession des répondants, après stratification par région et catégorie d'agglomération. Ce baromètre, en sa sixième édition, offre une vision comparative des évolutions depuis 2017, permettant d'identifier les tendances et les changements significatifs dans le secteur du grand âge.
Les services d'aide à domicile bénéficient d'une opinion très positive auprès des Français. Selon l'étude, 79% des répondants ont une bonne opinion de ces services, qui comprennent l'assistance dans les actes essentiels de la vie quotidienne, les services de confort et les soins à domicile. Cette forte appréciation souligne l'importance et la satisfaction des usagers quant à ces services, essentiels pour maintenir les personnes âgées dans leur environnement familier et confortable.
Les Établissements d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) sont perçus de manière contrastée. Les EHPAD privés voient une amélioration de leur cote d'opinion, avec une hausse notable depuis 2021, atteignant 47% d'opinions favorables en 2024. Les EHPAD publics, en revanche, stagnent autour de 40% d'opinions favorables. Cette différence de perception entre les secteurs public et privé souligne des attentes et des expériences variées des usagers.
Le maintien à domicile reste la préférence majoritaire des Français pour leurs proches âgés. En 2024, 81% des répondants souhaitent que leurs proches passent leurs vieux jours chez eux, loin devant les autres options comme les résidences adaptées (11%) ou les EHPAD privés (4%) et publics (3%). Cette tendance montre une volonté de préserver le cadre de vie familial et la qualité de vie des personnes âgées.
La perspective de rester à domicile même en cas de perte d'autonomie est largement plébiscitée. Toutefois, cette préférence connaît des nuances lorsque la dépendance est liée à des maladies graves comme l'Alzheimer. Moins d'un tiers des Français souhaite voir un proche atteint d'Alzheimer rester à domicile, ce qui révèle une prise de conscience des besoins spécifiques et des défis que pose cette maladie.
Près de deux tiers des Français (63%) sont favorables à un modèle mixte associant acteurs privés et publics dans la prise en charge du secteur du grand âge. Ce modèle hybride est perçu comme une solution efficace pour combiner les ressources et les compétences des deux secteurs, offrant ainsi des services diversifiés et de qualité. La collaboration entre les acteurs publics et privés est donc une piste prometteuse pour répondre aux défis du vieillissement de la population.
L'amélioration de la situation dans les EHPAD est un sujet de préoccupation majeure pour les Français. Près de 70% estiment que les pouvoirs publics n'ont pas pris de mesures suffisantes pour améliorer les conditions dans ces établissements. Cette perception négative persiste malgré les efforts de modernisation et de réglementation accrue. Les Français demandent des actions concrètes et efficaces pour garantir la qualité des soins et le bien-être des résidents.
L'inquiétude concernant le grand âge est une constante chez les Français, mais les comportements d'anticipation varient avec l'âge. Les préoccupations financières et les adaptations du logement commencent majoritairement après 50 ans. Par ailleurs, la probabilité d'envisager un jour de quitter son domicile pour vivre en résidence spécialisée est plus marquée chez les personnes proches du secteur médico-social ou ayant des proches en perte d'autonomie.
Le financement de la perte d'autonomie demeure un enjeu complexe et préoccupant. Si trois sondés sur cinq ont déjà entendu parler des assurances couvrant la perte d'autonomie, seulement un sur cinq sait précisément en quoi elles consistent. De plus, seulement 15% de ceux ayant entendu parler de ces assurances y ont souscrit. Cette faible adhésion traduit une méconnaissance et une certaine méfiance envers ces produits financiers, malgré leur potentiel bénéfique.
Enfin, l'étude révèle que seulement 6% des Français se disent certains de pouvoir financer leur place en EHPAD, un chiffre relativement bas, même parmi les catégories les plus aisées. Cette incertitude financière reflète les défis économiques auxquels sont confrontées les familles pour assurer des soins de qualité à leurs proches âgés.
En conclusion, le baromètre Ifop pour Synerpa souligne des perceptions variées et des attentes fortes des Français vis-à-vis du secteur du grand âge. La préférence pour le maintien à domicile, la nécessaire collaboration entre les secteurs public et privé, et les préoccupations financières constituent les principaux enseignements de cette étude. Pour répondre efficacement aux défis du vieillissement, une approche intégrée et des politiques publiques adaptées sont indispensables.
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