L'augmentation du nombre de personnes âgées de plus de 75 ans, 25 % d'ici 2025, appelle certes des réponses financières, 34 milliards d'euros ont été consacrés à la dépendance en 2010, mais surtout sociétales.
Pour le CESE, les politiques publiques doivent favoriser la construction de parcours de vie répondant aux besoins des personnes âgées.
En amont de la survenue de la dépendance, en développant la prévention, en adaptant l'habitat et en soutenant toutes les initiatives technologiques au service de l'autonomie.
Puis par la meilleure coordination du parcours de soins, le renforcement de l'aide à domicile et le soutien aux aidants.
L'instauration d'une taxe sur les successions et les donations et l'évolution des taux de CSG des retraités offrent des pistes de financement.
Cet avis, réponse à la saisine du Premier ministre le 19 janvier dernier, préparé par une commission temporaire a été présenté en séance plénière des 14 et 15 juin par Monique Weber et Yves Verollet.
COMMISSION TEMPORAIRE
LA DÉPENDANCE DES PERSONNES ÂGÉES
La prise en charge de la dépendance et de la perte d'autonomie est avant tout un défi sociétal, même si la question financière ne doit pas être sous-estimée. Quelle place pour le grand âge ?
Les personnes âgées sont une richesse pour notre société. La place qui leur est réservée, le respect et le regard porté sur elles sont essentiels.
Comment les politiques publiques peuvent-elles favoriser la construction de parcours de vie adaptés aux besoins des individus ?
Il s'agit de mettre en oeuvre, au-delà des seules personnes âgées, des solidarités nouvelles, soutenables pour les familles comme pour les finances publiques dans le temps.
Le Conseil économique, social et environnemental considère que la société doit apporter à toute personne en manque d'autonomie, quel que soit son âge ou son handicap, une réponse adaptée à ses besoins.
Des évolutions démographiques aux conséquences incertaines
Les projections démographiques prévoient 6,6 millions de personnes âgées de plus de 75 ans d'ici 2025.
L'impact sur la dépendance est plus tardif (2,7 % des 60-79 ans et 11,2 % des plus de 82 ans) ; la durée (4 ans en moyenne) pour le versement de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA), reste stable.
A plus long terme, la progression de l'espérance de vie en bonne santé est incertaine du fait de l'interaction possible de facteurs négatifs (progression des maladies chroniques invalidantes, difficultés d'accès accrues au système de santé...) et positifs (progrès thérapeutiques notamment pour la maladie d'Alzheimer...).
Des évolutions du financement indispensables
En 2010, les dépenses liées à la dépendance dépasseraient les 34 milliards d'euros, selon le périmètre le plus large, dont 8,5 milliards d'euros pour la seule perte d'autonomie, 10,1 milliards pour l'hébergement, 14,4 milliards d'euros pour la santé. L'intervention publique s'élève à environ 24 milliards d'euros. Les personnes dépendantes et leurs familles supportent des dépenses directes de l'ordre de 10 milliards d'euros. Les départements à la population âgée importante, connaissent des difficultés de financement de l'APA avec la dégradation du taux de prise en charge par la solidarité nationale (43 % en 2002 à 28,5 % en 2010).
Plus que leur montant global, c'est la dynamique, la qualité et la répartition des financements qui imposent des ajustements.
Des évolutions en termes de parcours de vie
Les personnes en perte d'autonomie expriment leur souhait de rester à domicile le plus longtemps possible.
Cette évolution sociétale a de nombreuses conséquences (difficulté de recrutement des accompagnants, mode de financement élevé de ces services, inadaptation de l'offre d'établissements à un public plus âgé et plus lourdement dépendant).
La qualité de la prise en charge repose aussi sur une meilleure coordination et réactivité des acteurs (orientation des personnes en fonction de leurs besoins, prévention des hospitalisations en urgence...).
En cela, la dépendance suscite une démarche innovante qui pourrait toucher demain d'autres publics.
Monique WEBER
Profession : Responsable du département Relations avec les professions de santé, CNAMTS
Désignée par : Confédération française de l'encadrement, CFE-CGC
Conseiller du Groupe : CFE-CGC
Membre de la Section : Affaires sociales et santé
Yves VÉROLLET
Profession : Secrétaire confédéral CFDT
Désigné par : Confédération française démocratique du travail, CFDT
Conseiller du Groupe : CFDT
Membre de la Section : Affaires sociales et santé
LES PROPOSITIONS DU CESE
DÉVELOPPER LA PRÉVENTION DE LA PERTE D'AUTONOMIE (ENJEU MAJEUR)
ADAPTER L'HABITAT AUX ÉVOLUTIONS DÉMOGRAPHIQUES
ASSURER L'ADÉQUATION ENTRE L'OFFRE D'HÉBERGEMENT ET LES BESOINS
SOUTENIR LES INITIATIVES TECHNOLOGIQUES AU SERVICE DE L'AUTONOMIE
ORGANISER UN PARCOURS DE SOINS COORDONNÉ AVEC LA PRISE EN CHARGE DE LA PERSONNE
RENFORCER L'AIDE À DOMICILE
SOUTENIR ET ACCOMPAGNER LES AIDANTS
FINANCER LA PERTE D'AUTONOMIE
CLARIFIER LA GOUVERNANCE
Retrouvez l'intégralité de l'avis sur lecese.fr en http://www.lecese.fr/images/stories/avis/dependance.pdf
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