Afin de comprendre comment tout a commencé, il faut remonter au milieu des années 90. A cette époque, la municipalité de Saint-Apollinaire constate qu’un manque de structures pour accueillir les personnes âgées s’avère inexorable. Elle amorce donc une démarche d’urbanisation dont l’originalité réside dans le projet de mixité générationnelle.
Un nouveau quartier conçut dans l’idée d’intégrer des habitations pour personnes âgées et des structures d’accueil et d’animations pour les plus jeunes.
=>L’Opac de Dijon: elle prend en charge la construction et la gestion des logements.
=>La municipalité de Saint-Apollinaire: s’occupe quant à elle de la gestion des services enfance et animations.
=>Enfin, la Fédération dijonnaise des œuvres de soutien à domicile: (Fedosad) assume la gestion des structures gérontologiques.
Une implication qui s’inscrit dans le long terme puisque chaque partenaire s’engage à verser un contribution financière annuelle qui permettra de financer des animations à vocation intergénérationnelle.
C’est ainsi qu’en juin 2002, la commune de Saint-Apollinaire peut enfin s’enorgueillir de sa nouvelle «résidence générations». Les habitants découvrent cette expérience au sein même du quartier du Val Sully, lui-même construit entre 2001 et 2002. L’objectif est alors de favoriser la rencontre entre jeunes, adultes, retraités et personnes dépendantes.
Ce sont 140 locataires qui partagent la résidence avec les 14 personnes âgées dépendantes physiques, et 6 personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. Les deux petites unités de prise en charge de la dépendance sont implantées au rez-de-chaussée d’un immeuble, et une terrasse aménagée face aux allées, favorise le contact avec le voisinage.
Des choix architecturaux ingénieux:
=>Tracé des allées, qui favorise les rencontres.
=>Téléphones internes, les appartements sont reliés entre eux par un dispositif interne qui permet de joindre son voisin sans passer par les télécom.
=>Une charte «BONJOUR VOISIN», engagement moral de respect et d’entraide qui doit être signé par chaque locataire.
=>Ces structures sont reliées entre elles par un point accueil service, lieu d’animation, d’écoute, de coordination, c’est aussi le creuset où se forgent les manifestations intergénérationnelles.
=>Des programmes d’animations:
- Ateliers artistiques,
- Tournois de pétanque,
- Soirées karaokés,
- Fête des sapins,
- Grande fête pour Pâques,
- Expositions,
- Spectacles…
Des objectifs accomplis. Si bien qu’à l’heure actuelle, il est même désuet de parler d’objectifs, car il s’agit bien là du quotidien des habitants. Les illustrations à ce sujet sont nombreuses. On observe dans le quartier toutes ces petites attentions que peuvent avoir des voisins, les uns envers les autres et qui rend le quotidien plus agréable et également plus facile.
Une sorte de cercle vertueux s’y est créé:
Les personnes âgées, retraitées, actives et les enfants se côtoient, puis se fréquentent, puis s’entraident.Si tout cela semble très simple et naturel, la réalité est un peu plus complexe.
Le processus est possible d’une part, grâce à la bonne volonté de chacun, mais aussi grâce à la mise en place d’évènements et d’animations, qui restent indispensables pour dynamiser le quartier et favoriser les rencontres.
Un programme d’animations a été mis en place afin d’attirer jeunes et moins jeunes pour stimuler la diversité.
Les résidents des structures de prise en charge de la dépendance sont bien sûr conviés aux animations. La municipalité, avec l’aide de deux aides médico-psychologiques travaillent à développer des activités fédératrices.
Mais tous les échanges ne se font pas lors d’animations et de belles rencontres se profilent sous l’élan d’un simple bonjour, pour commencer. Des occasions telles qu’en procurent le calendrier et les fêtes ou une simple promenade sont propices aux rencontres de toutes ces générations.
Un bouleversement du concept des structures d’accueil généré par leur intégration au cœur du quartier. Ainsi, par le contact, le regard porté sur le troisième âge et la dépendance peut être modifié, amélioré, pour le bien-être de chacun.
Une preuve que la cohésion sociale, dont on nous narre si souvent des constats de rupture, peut être reconsolidée sous l’impulsion de projets sociaux ambitieux, mais pas impossibles ; et perdurer grâce à la volonté de chacun.
Comment s'y retrouver dans les différents types d'établissement d'accueil pour personnes âgées ?
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